Marais poitevin – Association des véhicules amphibies de France aussi à l’aise sur le bitume que sur l’eau

La Nouvelle République 10/05/2013

Dans leurs autos amphibies ils naviguent à fleur de Sèvre

 Des amphibistes croisent dans le Marais jusqu’à samedi. Hier, entre Maillé et Damvix, leurs véhicules mi-auto mi-bateau ne sont pas passés inaperçus.

Y a des voitures dans la flotte ! Nul besoin d’alerter les secours et de faire plonger les hommes-grenouilles, hier, dans le Marais. Les automobilistes aperçus au volant de leurs voitures au beau milieu de la Sèvre n’étaient pas en détresse, mais bel et bien en balade.

Jusqu’à samedi, ils sont une quinzaine, tous membres de l’ Association des véhicules amphibies de France (Avaf), à sillonner le fleuve à bord de leurs voitures de collection ( notre vidéo ici). Des Schwimmwagen (« la voiture qui nage » en Allemand), une Dutton, une Jeep GPA, un Amphicar, un Hobbycar et un Dukw aux mensurations impressionnantes. Tous des engins amphibies, aussi à l’aise sur le bitume… que sur l’eau.

«  Une amphibie ça se mérite  »

La plupart ont été entièrement restaurés, comme ce magnifique Amphicar rouge, modèle suisse des années 1960 dont il n’existe en France que deux exemplaires. Il a fallu trois ans au Breton Christophe Prier, président de l’Avaf, pour lui redonner vie.

Même travail de fourmi pour Pierre, le Gersois fou de véhicules du débarquement de juin 1944 : sa Jeep GPA, il l’a quasiment fabriquée de A à Z à partir d’un modèle. Cinq ans et demi de travail. Aujourd’hui, à la place de la mitrailleuse, c’est le parasol qu’il hisse le plus souvent.
Viviane et Jean-Pierre sont venus de Liège, en Belgique, pour découvrir le Marais poitevin au volant et à la barre de leur Dutton jaune « so British ». Des sorties de ce genre, ces passionnés les apprécient d’autant plus qu’ils passent la plupart de leur temps à bricoler et à choyer leurs beaux « joujoux ». « Une amphibie, ça se mérite », acquiesce Jean-Pierre.

Passage de l’écluse

A cinq nœuds de moyenne, les amphibistes ont navigué pendant une dizaine de kilomètres, hier matin, entre Maillé et Damvix, près d’Arçais. Parmi les passages les plus délicats, celui de l’écluse de Bazoin. Petit coup de chaud à bord de l’Amphicar au moment d’éviter une collision avec l’une des deux « Schwimm » qui ne dispose pas… de marche arrière. Les curieux, nombreux à s’être massés sur la berge, ont apprécié la manœuvre.

Outre la sensation de « liberté » que procure la possibilité de traverser un lac ou un cours d’eau en ne sortant pas un orteil de sa voiture, l’échange est aussi ce qu’apprécie cette bande de passionnés : « C’est une passion qui, contrairement à d’autres, n’est pas égoïste. On en fait profiter les proches, mais aussi tous ces inconnus sur le bord des routes. Nos voitures ne suscitent pas l’envie comme peut le faire une Rolls-Royce. Mais toujours de la curiosité. Et beaucoup de sympathie. »

nr.niort@nrco.fr