L’ombre de Benghazi plane au-dessus de la Syrie

Le Monde 11/09/2013
Un an après l’attentat contre l’ambassade américaine à Benghazi, qui a causé la mort de quatre personnes, dont l’ambassadeur Christopher Stevens, l’opinion publique américaine a tourné le dos à l’interventionnisme. Il a fallu attendre presque une année avant qu’un suspect ne soit mis en cause dans l’attaque du 11 septembre 2012, un laps de temps jugé bien trop long par le public, qui estime déjà avoir été trompé lorsque Susan Rice, alors ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, avait qualifié à tort l’attaque de « spontanée ».
Aujourd’hui, alors que Barack Obama veut convaincre du bien-fondé d’une intervention militaire en Syrie (il a décidé de donner une chance à la diplomatie, mais reste convaincu que Damas doit être puni), les Américains se demandent ce qu’ils ont à y perdre.
 Dans le cas de Benghazi, l’intervention présentée comme un moyen d’« aider » la Libye s’est soldée par la mort de quatre personnes. « Pourquoi soutenir un pays qui laisse [leur] ambassadeur se faire tuer ? », relève le Guardian dans une vidéo qui met en évidence les nombreuses zones d’ombre du récit de Washington.
 Pour le quotidien britannique, cet épisode a été déterminant dans le retournement de position de l’opinion publique, déçue de constater qu’une partie de la vérité lui a été cachée. Mais surtout, les Américains sont majoritairement convaincus qu’une intervention américaine au Proche-Orient serait inutile.
Depuis l’Irak, des doutes émergent quant à la capacité des Etats-Unis de mener une opération réussie dans la région. Au-delà de Benghazi, douze ans après les attentats du 11-Septembre à New York, les Américains, qui ont historiquement « toujours adhéré » à la guerre, disent « stop ».

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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