Du fait des crispations internationales sur le dossier syrien, l’événement est passé inaperçu.
Pourtant, selon Russia Beyond The Headlines, il pourrait aussi avoir, à terme, des implications non négligeables pour la sécurité internationale.
Moscou a décidé de rouvrir, de manière permanente, une base militaire dans l’Arctique, délaissée après la chute de l’URSS, en 1991. L’annonce a été faite par le président Vladimir Poutine, lequel a souligné que la route maritime du Nord était appelée à jouer un rôle aussi crucial que le canal de Suez.
Preuve de cette volonté d’« occuper le terrain », un détachement de navires militaires, avec à sa tête le croiseur à propulsion nucléaire Piotr-Veliki (Pierre le Grand), a rallié en fin de semaine dernière l’archipel de Nouvelle-Sibérie. Si l’Arctique aiguise les appétits russes, cela tient avant tout au réchauffement climatique, explique le CS Monitor.
Avec la fonte accélérée des glaces, de nouvelles voies commerciales émergent, de même que la possibilité d’explorer des fonds sous-marins très riches en hydrocarbures – 13 % des réserves mondiales encore non découvertes de pétrole (30 % de celles de gaz). Cette manne potentielle suscite la convoitise de nombreux pays. D’où le choix du pouvoir russe d’agir pour préserver « ses droits légitimes ».
Le mois dernier, déjà, Moscou avait soumis aux Nations unies une requête visant à étendre sa zone économique exclusive (jusqu’à 200 milles marins des côtes, soit environ 370 km) de 150 milles marins. Une manœuvre non dénuée d’arrière-pensées. Il est toutefois peu probable qu’une décision supranationale fixe les prétentions des uns et des autres avant plusieurs années. Car, conclut le NY Times, cela suppose au préalable des enquêtes scientifiques approfondies pour déterminer là où s’arrête le plateau continental des différents Etats frontaliers de la région.
Le Monde 19/09/2013
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Frédéric Baylot
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