Siné Mensuel octobre 2013 – Jean-Jacques Rue
Flambée du prix des trains, explosion coût des carburants, préoccupations écologiques… tout concourt au développement du covoiturage et, avec lui, de ses dérives. Comment les éviter ?
1 – Deux sites et deux écoles. Covoiturage-libre.fr tente de préserver l’esprit originel : ni commission ni transaction préalable par carte de crédit, tout se fait de gré à gré. L’inconvénient est que cela est soumis aux changements de dernière minute. A l’opposé, covoiturage.fr, leader du marché, c’est là sécurité avec règlement obligatoire par Carte bleue mais une commission de 2 à 4 € sur les trajets de 15 à 40 €. Une belle marge.
2 – La première dérive, c’est l’apparition de conducteurs professionnels pour qui c’est devenu un revenu annexe. Ils vous entassent à cinq dans une Twingo, votre bagage sur les genoux, demandent une participation plus élevée que celle proposée par le site. Pour les débusquer, regardez le nombre de places proposées, les commentaires des usagers, la fréquence de leurs trajets et refusez les tarifs prohibitifs.
3 – Si vous voulez faire Paris-Nantes en moins de 48
heures, évitez le traveller à dreadlocks. Il ne prendra pas l’autoroute pour ne pas engraisser Vinci, son Combi a 400 000 kms au compteur et il fera des détours impossibles pour récupérer un pote. Peu de moyens de le déceler sinon à son véhicule. Par précaution, fuyez les modèles qui roulaient avant la naissance du Net.
4 – Avec l’as du volant, le voyage pourra vous paraître très long. Repérez sur les photos celui qui pose, torse bombé, devant sa Golf GTI 16 soupapes, sauf si vous avez envie de vivre les émotions du 24 heures du Mans. Quand au mec en costume cravate, il a a de forts risques qu’il vous raconte cinq heures durant ses business plans en écoutant NRJ à fond.