Dans le Nouveau Marianne : c’était mieux avant – La pantalonnade du fait-maison – La surenchère permanente des médias

Marianne 05 Octobre 2013
Cette semaine dans le NOUVEAU MARIANNE : Tout ce qui était mieux il y a 50 ans
Avant, c’était simple, il n’y avait que les « vieux cons » qui disaient que c’était mieux avant. Les anciens étaient des ringards et les jeunes des petits cons persuadés que tout était mieux maintenant et serait encore mieux demain grâce à eux. Mais ça, c’était avant…
Marianne  04/10/2013 | Périco Légasse
Restaurants : La pantalonnade du fait-maison
Comment faire en sorte que le client sache s’il mange chez un revendeur de plats cuisinés, un débit de daube, une boîte à malbouffe ou chez un honnête artisan mitonnant lui-même les produits de son marché ?
Comment appeler un chat un chien ? A force de bidouiller des projets de loi n’ayant ni queue ni tête, on finit par se prendre les pieds dans la gamelle. Amendement Siré, amendement Got, amendement Fasquelle, projet de loi Pinel : comment faire en sorte que le client sache s’il mange chez un revendeur de plats cuisinés, un débit de daube, une boîte à malbouffe ou chez un honnête artisan mitonnant lui-même les produits de son marché ?

Parlementaires et professionnels dissertent sur le sujet comme les médecins de Molière et nous sortent des projets lavements. Dernier en date, celui de la ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Sylvia Pinel, qui prévoyait d’indiquer, sur le menu, la mention « fait maison » devant les plats préparés en cuisine, sans préciser si les aliments utilisés devaient être frais ou surgelés.

Résultat, faute de moyens pour contrôler cette disposition et de clarté dans l’origine des produits, le projet a été retoqué par le Sénat.
Inutile de tourner autour du pot, la seule solution est d’appliquer la jurisprudence Raffarin sur les boulangeries (du pain pétri et cuit sur son lieu de vente par un boulanger). Il suffit de décréter que le statut de «restaurant» est exclusivement accordé à un artisan restaurateur de métier préparant lui-même sur place des produits frais (ou congelés – il y en a d’excellents -, mais en l’indiquant sur la carte).

Ce serait un bon début, cependant, avec un Parlement et des institutions aux ordres des lobbies agroalimentaires, ce ne sera pas demain la veille.

  La surenchère permanente des médias

Marianne 02/10/2013 | Patricia Neves
On a évoqué les Unes à sensation de certains hebdos, on parle aussi des réseaux sociaux mais la surenchère semble s’être déplacée sur les chaînes d’information en continu qui s’empressent de couvrir en boucle le moindre fait divers.

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Versailles, procès Mickaël Khiri (au centre de l’image) © Marianne
Toujours plus. Toujours plus de scandaleux, toujours plus d’exhibition sans soucis de présenter les faits, rien que les faits.
On a évoqué les Unes à sensation de certains hebdos, on parle aussi des réseaux sociaux mais la surenchère semble s’être déplacée sur les chaînes d’information en continu qui s’empressent de couvrir en boucle le moindre fait divers, à l’instar du contrôle de police de Cassandra Belin – voilée intégralement – cet été à Trappes. Contrôle qui avait donné lieu à plusieurs nuits de violence après la garde à vue de la jeune femme et de son conjoint.
Le jugement de son compagnon, Mickaël Khiri, pour outrage, violence et rébellion, avait lieu il y a quelques jours au tribunal correctionnel de Versailles. A la place de la horde de salafistes que les autorités craignaient visiblement – plusieurs camions de CRS étaient stationnés devant le tribunal – seuls les journalistes des chaînes d’information en continue jouaient violemment des coudes pour obtenir les meilleures images. Et quand les journalistes se battent ça donne ça :
Vidéo Procès Mickaël Khiri par Marianne2fr
–       « Ils sont ouf les journalistes » conclut, interloqué, un badaud.
–       « C’est ridicule » lui répond lucide un cameraman.

Ils sont « ouf » de fait les journalistes de créer un non-événement pour alimenter un furieux appétit d’information spectacle qui finit par dévorer l’information elle-même. 

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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