Elections Brignoles - Quand la division s’ajoute à l’abstention, le FN l’emporte : La faute à une gauche divisée et à une abstention record.

 Mariane  Octobre 2013
Le chiffre frappe par son ampleur. Avec 40,4 % des suffrages, Laurent Lopez, candidat à l’élection cantonale partielle de Brignoles, arrive en tête du premier tour. La faute à une gauche divisée et à une abstention record.
Le Front National (FN) « est d’ores et déjà le premier parti de France » plastronne Marine Le Pen au lendemain du premier tour à l’élection cantonale partielle de Brignoles dans le Var. Le candidat FN, Laurent Lopez, est arrivé en tête avec 40,4 % des voix exprimées. Comme à son habitude la fille de Jean-Marie Le Pen fait dans l’outrance. Si la présidente du FN avait été un tantinet exacte, elle aurait dit : Le FN est le second parti politique du canton de Brignoles dans le Var derrière l’abstention.
Ils sont en effet plus de 66 % à ne pas s’être déplacés pour voter ce week-end. Une progression par rapport au précédent scrutin, sans que l’augmentation puisse être qualifiée de sensible : 61,8 % des électeurs avaient déjà boudé la précédente élection en 2012 contre 56 % en 2011. Ces rendez-vous électoraux successifs ont pu agacer les habitants qui ont vu par deux fois les résultats de l’élection cantonale annulés par le Conseil d’Etat pour des procurations frauduleuses et des signatures litigieuses.
Division et abstention
Les deux dernières élections avaient vu s’opposer un candidat FN, Jean-Paul Dispard, et communiste, Claude Gilardo. Au coude à coude à chacun des scrutins, il n’est donc pas étonnant de voir à nouveau le FN au second tour. Avec 2 718 voix, Laurent Lopez est même légèrement en deçà du résultat obtenu en 2011 par son parti. La différence avec les scrutins précédent réside dans le faible score de la gauche. Alors que Claude Gilardo avait obtenu respectivement 31 % et 39 % des suffrages lors du premier tour, son successeur, désigné par le Parti communiste français (PCF), Laurent Carratala, n’atteint pas les 15 % lors de cette dernière élection.
Une partie de l’explication se trouve dans son camp. A la différence de 2012, la gauche s’est présentée en ordre dispersé. Mécontent de ne pas avoir été consulté lors de la désignation du candidat de la gauche, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a mené sa propre campagne. Sa candidate, Magda Igyarto-Arnoult avait alors déclaré au quotidien Le Monde  : « Nous ne sommes pas la dernière roue du char ! ». Avec 8,9 % des suffrages, elle arrive avant dernière de l’élection et laisse l’UMP et le FN s’affronter au second tour.
En totalisant les voix obtenues par EELV et le PCF la gauche atteint à peine 23,5 %, soit 1521 voix de moins qu’en 2012. L’abstention est certainement une partie de l’explication. Mais avec seulement 892 abstentionnistes supplémentaires cela ne permet pas de combler l’écart. Les votes blancs et nuls, eux non plus ne permettent pas de l’expliquer. Ce matin, Jean-Luc Mélenchon a désigné le responsable : « le principal pourvoyeur du vote FN est à l’Elysée ». Quant à savoir si ce sont des électeurs habituellement de droite ou de gauche qui se sont laissés tenter, la question reste entière.

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