Le petit livre noir des grands projets inutiles

petit_livre_noirPrix : 7 € Format : 115x175mm Pages : 124 – ISBN : 978-2-36935-002-6 Date de parution : 5 septembre 2013 –
On bétonne à tour de bras ! Autoroutes, aéroports, lignes LGV, stades de foot, incinérateurs, centrales nucléaires, lignes à très haute tension…
Des paradoxes apparents de la crise, celui qui conduit les pouvoirs politiques et économiques à reprendre les recettes qui nous ont menés dans l’impasse n’est pas le moindre. Ainsi de la prolifération des grands projets inutiles auxquels une pensée magique fondée sur le dogme de la croissance attribue la vertu de créer de l’emploi, du pouvoir d’achat et… de la croissance. Qu’importe que cette équation fasse abstraction de la finitude de notre planète et méprise les nécessités fondamentales du vivre ensemble et du rapport à la nature !Heureusement, l’inutilité et la nocivité de ces grands projets trouve sur leur route toute une population déterminée, en multipliant les zones à défendre (ZAD), à inventer d’autres manières d’occuper le terrain.
Cet ouvrage décrit les principaux projets inutiles de notre temps, butant sur des mobilisations ô combien nécessaires : de Notre-Dame des Landes à Bure en passant par Flamanville, Gonesse, Gap, Creys-Malville, Lyon, Rouen, Toulouse, la Picardie, le Morvan ou les Landes…

Camille est l’auteur de ce livre écrit à mille mains.
Afin de préserver l’anonymat des opposants tout en évitant les errements d’une médiatisation à outrance de quelques « porte-parole » autoproclamés, les militants ont décidé de toutes et tous se dénommer Camille. Camille est autonome sans être solitaire, s’engage dans un collectif humain sans renoncer à son individualité, défend les générations futures sans occulter l’apport des combats passés. Camille est anti-nucléaire, locavore, vélorutionnaire, en transition, faucheur, déboulonneur… Camille savoure le goût du contact humain, s’oppose par goût et milite par envie.

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Il n’y a pas que Notre-Dame-des-Landes, dans la vie. Les « investissements d’avenir » du gouvernement pourraient financer huit nouvelles autoroutes, dont l’A45 Lyon-Saint-Etienne, qui doublonnerait l’A47… Ce projet figure dans ce livre noir, avec d’autres dans les cartons (le centre d’enfouissement de Bure), lancés (Iter, ligne Lyon-Turin, grands stades…) ou en activité (l’A65 Pau-Langon). Fondé sur l’expertise des collectifs d’opposants, cet inventaire met en lumière l’absurdité écologique et économique de ces chantiers, et les lobbies à la manœuvre. (Terra Eco -octobre 2013)
Gros plan sur la ligne TGV Bordeaux-Toulouse (du journal mensuel l’âge de faire – Novembre 2013)
Sur les 254 kilomètres séparant Bordeaux de Toulouse, une ligne à grande vitesse de 220 kilomètres, avec deux nouvelles gares à Agen et à Montauban, est envisagée. L’Enquête d’utilité publique est programmée pour fin 2013. Ce projet fait l’objet d’un intense lobbying des grands élus locaux et des chambres de commerce et d’industrie. Pour réaliser ce projet LGV Bordeaux-Toulouse, le conseil régional Midi-Pyrénées conditionne sa participation au financement de la LGV Tours-Bordeaux… Or, sa participation est essentielle au bouclage financier de la LGV Tours-Bordeaux déjà en cours de construction ! Les collectivités territoriales, déjà fortement sollicitées pour le financement de la LGV Tours-Bordeaux, seront obligées de s’endetter lourdement et de réduire leurs autres dépenses pour payer Bordeaux-Toulouse. Aujourd’hui, le département du Lot-et-Garonne refuse de financer ce projet et d’autres collectivités menacent de faire de même.
Sa réalisation entraînerait la consommation de 3 000 hectares de terres agricoles, de forêts, etc. Elle aurait un effet de coupure important des territoires : les déplacements locaux quotidiens pourraient être rallongés. La ligne pourrait conduire à la destruction de 421 bâtiments et engendrer des nuisance sonore importantes pour les riverains. Elle requerrait la construction de lignes électriques à haute tension et la création d’une unité de production thermique fonctionnant à l’énergie fossile, la très grande vitesse augmentant la consommation électrique (la consommation double de 220 km/h à 320  et la puissance instantanée nécessaire est multipliée par trois.) De plus, ce projet exigerait plus de 2 millions de tonnes de granulats (remblai) et nécessiterait l’ouverture de nouvelles gravières. Enfin, le bilan carbone est très médiocre au regard des sommes mises en jeu. La LGV entraînerait enfin une dégradation de la desserte des villes moyennes et un manque d’entretien de la ligne actuelle si nécessaire aux déplacements quotidiens.
Dès son annonce en 2005, le projet a rencontré une forte opposition. Le débat public a donné lieu à une importante participation de la population, à des prises de position des élus locaux, des fédérations de chasse, du syndicat des sylviculteurs, etc. dans les quatre départements concernés, chaque fois qu’elle est consultée, la population exprime son rejet du projet : référendums locaux, « consultations » de RFF, pétitions, sondages dans la presse locale, etc. Une association d’élus opposés au projet a été créée ainsi qu’une coordination d’associations citoyennes.
Une étude indépendante sur la modernisation de la ligne existante, financée par le conseil général du Lot-et-Garonne et de nombreuses autres collectivités, a été réalisée en 2011. Elle montre que la ligne actuelle est suffisante pour supporter la croissance prévue par RFF (Réseau Ferré de France). La modernisation du système de signalisation permettrait une amélioration du cadencement et de la capacité. Les solutions de rénovation proposées incluent la suppression  des passages à niveau existants afin d’améliorer la sécurité, et une meilleure protection sonore et visuelle des riverains.
Petit_trainOù est l’intérêt général ? Implique-t-il d’attendre des décennies en asséchant les finances publiques pour satisfaire moins de 10% des usagers de la SNCF (les voyageurs TGV) ou bien de satisfaire très rapidement les 90% d’utilisateurs qui ne prennent pas le TGV ?

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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