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Agences de notation : la voix de la finance
La France vient d’être dégradée par l’agence Standard & Poors.
La Grèce est passée de A- à BBB+, et maintenant BBB-. L’Espagne, de AA+ à AAA. Le Portugal, de AA à AA-. Derrière ces petites lettres, ce sont les taux d’intérêt qui, pour ces pays, vont s’envoler, le poids de la dette publique qui va s’alourdir, des budgets qui seront coupés.
En décembre 2001, le groupe Enron s’effondre. Ses magouilles comptables et sa folie spéculative sont mises à jour. Ce n’est qu’une semaine avant l’effondrement total, après maintes tergiversations, que les trois grandes agences de notation dégradent sa note.
« Quand j’ai rejoint Moody’s fin 1997, raconte Mark Froeba, ancien dirigeant au sein de la branche produits dérivés, devant le Sénat américain, la pire crainte d’un analyste était de contribuer à l’attribution d’une note qui serait fausse, de causer des dégâts à la réputation d’exactitude de Moody’s, et de perdre son travail en conséquence. Quand j’ai quitté Moody’s (en 2008), la pire crainte d’un analyste était qu’il fasse quelque chose qui lui permettrait d’être désigné comme responsable d’avoir mis en danger la part de marché de Moody’s, de causer du tort à son chiffre d’affaire ou de dégrader les relations de Moody’s avec ses clients »(Le Monde, 2 juin 2010).
Ainsi, près de chez nous, Fitch Ratings.
On aperçoit leur museau, parfois, pourtant, sous le masque.
C’était le mot d’ordre du Fonds Monétaire International, depuis les années 80 dans les pays en voie de développement. Au nom de ses « plans d’ajustement », des continents entiers ont sacrifié l’éducation de leurs enfants, la santé de leur population.
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