Corée du Nord – « un régime de terreur ».

Le Monde | 14.12.2013 | Par Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

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Cruel Kim Jong-un, dans la lignée de ses aïeux

L’offensive de charme aura été brève. Deux ans après avoir succédé à son père, décédé en décembre 2011, Kim Jong-un, héritier de la dynastie des Kim, au pouvoir depuis sept décennies en Corée du Nord, donne une image bien différente de celle qu’il avait en accédant aux fonctions suprêmes. La trentaine, tout en rondeur, jovial, il semblait incarner un début d’ouverture dans un régime fermé et répressif. Ne s’est-il pas affiché avec l’Américain Dennis Rodman, ancien champion de basket, qui disait de lui qu’il est un « homme formidable » ?
Après s’être mué en chef de guerre au printemps 2013 lorsque Pyongyang menaçait Washington d’une attaque nucléaire et Séoul d’être réduite en « une mer de flammes », Kim Jong-un vient de faire preuve de brutalité – certes elle n’est pas nouvelle pour le régime mais elle était auparavant plus discrète – en faisant froidement exécuter son oncle et mentor Jang Song-taek, jeudi 12 décembre, trois jours après que celui-ci a été destitué de ses fonctions. Cette exécution fait suite à celle, publique, de deux des collaborateurs de son oncle au département de l’administration du Parti du travail, qui réunit les principaux dirigeants.

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En faisant fusiller Jang Song-taek, le jeune Kim a éliminé non seulement une figure centrale de l’élite mais aussi l’un de ses proches : son oncle par alliance, marié à la soeur de son père, Kim Kyung-hui, descendante du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-sung. Le jeune Kim a dévoilé une autre facette de sa personnalité : d’un « garnement » peu pris au sérieux à l’étranger en raison de son inexpérience, il se révèle être un dirigeant de la trempe de ses aïeux dans l’élimination impitoyable de ceux qui sont considérés comme manquant de loyauté.
En Corée du Sud, la présidente Park Geun-hye a déclaré que la RPDC s’engage dans « un régime de terreur ». Ce fut le cas à la fin des années 1950 avec les grandes purges des trois groupes du Parti du travail : ceux que l’on nommait les « communistes de l’intérieur » (qui avaient lutté dans la clandestinité contre l’occupant japonais), les prosoviétiques et les prochinois. Même le groupe de Kim Il-sung, formé des partisans qui avaient combattu sous ses ordres à la frontière sino-coréenne dans les années 1930-1940, fut victime, dix ans plus tard, de purges. « On n’en est sans doute pas encore là, car le groupe de Jang Song-taek n’a pas le poids qu’avaient les factions d’autrefois par leur homogénéité », avance Cheong Seong-chang, spécialiste de la RPDC à l’institut Sejong, à Séoul.
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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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