Ecologie : Mangez bio mais pas idiot

Siné mensuel – décembre 2013 – Jean-Jacques Rue
Vous avez décidé de manger bio et vous croyez améliorer le sort de notre planète ? Pas si simple.
– La consommation du lait bio augmentant, les supermarchés ont flairé le filon juteux destiné aux classes moyennes et supérieures. On peut s’y procurer fruits et légumes bio à coût raisonnable, à ceci près que la grande distribution, pour maintenir ses marges, importe la plupart de ses produits des pays peu coûteux en main-d’œuvre. Vos courgettes bio viennent sûrement des serres industrielles du Sud de l’Espagne et leur transport en camion a plus dézingué la couche d’ozone qu’un championnat de Formule 1. Préférez les circuits courts : Amap, cueillettes près de chez vous ou biocoop. Impression– Vous tenez à donner à votre bambin du lai bio. Si les vaches ont mangé bio, c’est souvent du soja brésilien qui a contribué à la déforestation de l’Amazonie, ou du maïs ultra gourmand en eau, alors que les vaches se nourrissent d’herbe Préférez le lait label Montagne.
– Pour le vin, si le label bio garantit l’absence de pesticides sur le raisin, le vin bio est souvent enrichi en sulfites, le truc qui donne mal à la tête. Préférez les vins naturels, sans sulfites ajoutés.
– Le bio ne garantit pas le respect des hommes qui cultivent les maraîchers industriels des pays du sud de l’Europe se sont convertis au bio à large valeur ajoutée grâce au traitement esclavagiste d’employés agricoles souvent clandestins venus de l’autre côté de la Méditerranée. Des situations dénoncées par Via Campesina, la branche internationale de la Confédération paysanne. Pour les produits locaux, consommez local et, pour les trucs plus exotiques, commandez à la coopérative Andines (www.andines.com), notamment l’excellent café zapatiste Mut Vitz ou l’huile d’olive produite par des Palestiniennes en résistance.
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A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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