» Noël ne rend pas les gens plus généreux  » : le jackpot des mendiants ?

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 « ‘Quand tu fais la manche, t’as intérêt à être sacrément en forme le week-end avant Noël.’ Assis contre un immeuble de la rue de Caumartin, Ted sait de quoi il parle : devenu sans-abri à 36 ans, à la suite de ‘coups de malchance’, il en est à son huitième Noël dans la rue.
  « Faut pas chômer parce qu’après Noël c’est la période de creux, explique-t-il. Les gens partent en vacances ou restent au chaud […]. » Lu sur Monde académie société.
Le Monde 27/12/2013

24 décembre 2013Noël : le jackpot des mendiants ?

Une recette moyenne doublée
À quelques pas de là, le grand magasin parisien le Printemps a accueilli près de 200 000 consommateurs ce samedi. Autant de donateurs potentiels pour Ted, qui a quêté presque sans pause de 10h à 19h tout le week-end. « Faut pas chômer parce qu’après Noël, c’est la période de creux, explique-t-il. Les gens partent en vacances ou restent au chaud chez eux. Et puis ils ont déjà dépensé tous leurs sous en cadeaux. » En deux jours, il a ainsi récolté presque 100 euros, plus de deux fois sa recette habituelle, qu’il estime à 15-20 euros par jour.
« Faut pas croire que Noël rend les gens plus généreux… », déplore-t-il. Selon lui, ce dernier week-end, la fréquence des dons reçus et leur valeur moyenne (entre 5 centimes et 1 euro) n’ont pas été plus élevées qu’en période « normale ». La seule chose qui explique une récolte plus grande qu’à l’accoutumée, « c’est le petit billet exceptionnel », qui se fait un peu moins rare à Noël. Ce week-end, Ted aurait reçu deux billets de 20 euros.

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14 millions de consommateurs ont investi les magasins le dernier week-end précédent Noël. Ci-dessus, la foule se presse devant les Galeries Lafayette Haussmann. (Crédits Florence T.)
Les grands magasins, pas si rentables
« Je pensais que faire la sortie des magasins à Noël, c’était le bon plan, confie Steeve, mais en fait, pas tant que ça ». Ancien toxicomane sorti de prison il y a quelques mois, c’est sa première période des fêtes dans la rue. «  Les gens ne pensent qu’à leurs cadeaux en retard. Ils ont les bras pleins de paquets, poursuit-il. Pas pratique pour sortir le porte-monnaie ». Sans compter que les arrêtés préfectoraux anti-mendicité se multiplient en cette période dans les secteurs des grands magasins.
Filip, la cinquantaine, d’origine roumaine, vit entre la rue de Caumartin et la gare Saint-Lazare depuis près de quinze ans. Il préfère les marches de la paroisse Saint-Louis d’Antin aux entrées de boutiques. En une heure, ce dernier mercredi, il a récolté 23 euros et un paquet de jambon. « Entre 17 et 18 heures, c’est les vêpres, alors il y a du monde, dit t-il. C’est bientôt la naissance du petit Jésus, les gens se disent qu’il faut être gentil. » Malgré tout, « c’est vraiment la crise, soupire t-il, mi blasé mi amusé de son lieu commun. Les gens donnaient plus il y a cinq ou six ans.
Rude concurrence des associations caritatives
« Noël, dans la rue, t’imagines pas à quel point c’est crevant », reprend Ted. Il y a le froid et la nuit qui tombe tôt. Mais surtout, pour attirer l’attention d’une foule plus dense et plus stressée, les mendiants doivent décupler leurs efforts de « Bonjour » et « Joyeux Noël ». Dont la plupart restent ignorés.
Et la concurrence se fait plus rude, car les associations caritatives tentent également de profiter de « l’esprit de Noël » pour remplir leurs caisses. Vente de cartes postales, stands de l’Armée du Salut, quêtes de scouts… Les passants sont sur-sollicités. « Ils me volent mon argent ! », sourit Filip en pointant du doigt la troupe d’étudiants qui improvise un concert de rue à quelques mètres de lui.
Florence Trainar (Monde Académie)

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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