Les grands projets inutiles : la centrale nucléaire EPR de Flamanville

Du Journal mensuel –  L’âge de Faire – janvier 2014 : Le Site logo_site_Lagedefaire1
petit_livre_noirPrix : 7 € Format : 115x175mm Pages : 124 – ISBN : 978-2-36935-002-6 Date de parution : 5 septembre 2013 –
Le petit livre noir des grands projets inutiles recense une trentaine de projets d’infrastructures qui « perpétuent un modèle économique basé sur le gaspillage ». Ce mois ci, gros plan sur l’EPR de Flamanville et sa ligne à très haute tension.
La France compte 58 réacteurs nucléaires fournissant environ 75% de son électricité (mais seulement 17% de son énergie). Alors qu’à la suite de la énième catastrophe « impossible », celle deFukushima, nombre de pays abandonnent un à un cette source d’énergie dangereuse, la France s’entête en poursuivant la construction d’un nouveau réacteur dit EPR, à Flamanville. flamanville
D’une puissance de 1 650 MW, ce nouveau réacteur ne ferait qu’ajouter de la surproduction nucléaire à la surproduction existante, la France exportant, à bas coût, une électricité dont elle ne sait que faire. En effet, le nucléaire, technologie lourde et peu flexible, produit une électricité de base inadaptée à une consommation fluctuante. Paradoxalement, la France croule sous les électrons nucléaires mais doit importer de l’électricité pour assurer l’équilibre du système, notamment dans les périodes de pointe. Du point de vue énergétique, ce « nouveau » réacteur est donc inutile. Il l’est d’autant plus que la part du nucléaire dans le mix électrique hexagonal devrait, à l’avenir, passer de 75% à 50% si François Hollande respecte ses engagements de campagne.
Vitrine commerciale
La décision de construire un nouveau réacteur nucléaire n’est pas motivée par des considérations énergétiques. L’EPR est un outil de prestige, une vitrine commerciale destinée à appâter les clients étrangers. Il a vocation à provoquer l’admiration des chefs d’État et de gouvernement qui (en théorie) auraient dû sortir le carnet de chèques et multiplier les commandes. Or, l’EPR ne rompt pas suffisamment avec les réacteurs de l’ancienne génération pour être considéré comme « révolutionnaire » Il ne résisterait pas à un crash d’avion de ligne et ne présente pas toutes les garanties requises pour écarter définitivement tout risque de catastrophe.
Enfin, d’un coût estimé à 3,3 milliards d’euros, il a dépassé la somme abyssale de 8,5 milliards, et les travaux ne sont pas encore terminés Ces investissements pour le moins hasardeux amènent déjà l’opérateur historique à envisager une hausse substantielle de plus de 30% du prix de l’électricité. EPR-VERT-PEPERE
Après un débat public aux conclusions connues d’avance, une enquête publique a été menée, tambour battant, en plein cœur de l’été 2006. S’inscrivant en droite ligne de ses prédécesseurs, le ministre de l’Économie de l’époque, appelé en 2007, à devenir locataire du palais de l’Élysée, a imposé la construction de ce réacteur au détour de l’annexe d’une loi sur l’énergie, annexe non soumise au vote des parlementaires !
L’opposition diffuse à ce réacteur, s’est enracinée, sur le terrain, dans la contestation de la ligne à très haute tension (THT), dit « Cotentin-Main », de 400 000 volts, censée relier l’EPR au réseau THT français.  Dans un même mouvement de déni démocratique, cette ligne THT longue de 163 kilomètres supportée par 320 pylônes d’une cinquantaine mètres de hauteur est en passe d’être imposée aux riverains. Les collectifs Stop EPR et Stop THT poursuivent inlassablement leur lutte contre un double projet inutile, coûteux et dangereux.
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A propos werdna01

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