Inde :  » l’héritier » Rahul Gandhi face à son destin

aindeManmohan_SinghC’est un passage de témoin symbolique entre deux générations dans une course à l’issue encore incertaine.
Sans doute usé par dix ans de mandat, le premier ministre indien, Manmohan Singh, 81 ans, a annoncé vendredi qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, appelant le Parti du Congrès à accorder son blanc-seing à Rahul Gandhi (BBC).
Dans une allocution solennelle – la troisième seulement en une décennie –, M. Singh a dressé un bilan plutôt flatteur de son action (forte croissance, fin de « l’apartheid nucléaire » national), mais, comme l’expliquent The Hindu, a surtout « déblayé le terrain » pour permettre à l’arrière-petit-fils de Nehru [le père de l’indépendance, en 1947] de mettre en place un « plan de guerre » en vue des élections générales du printemps.
aRAHUL_GANDHI_PRESS_ME_4401eUne tâche complexe pour celui que Le Temps nomme « l’improbable héritier » en raison de sa « réticence vis-à-vis du pouvoir ». Il lui faut en effet redorer l’image du Parti du Congrès, ternie par divers scandales de corruption, et faire oublier les errements de l’ère Singh, lequel a échoué à réformer l’économie et un gouvernement sclérosé.
Autant de revers qui ont nourri la frustration de l’électorat… Rahul Gandhi est cependant loin d’avoir partie gagnée. Car les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP) sont fermement décidés à prendre les rênes du pays.  Personnage éminemment controversé depuis les pogroms antimusulmans perpétrés en 2002 dans l’Etat du Gujarat (qu’il dirige depuis 2001), Narendra Modi – à qui le gourou Baba Ramdev a offert samedi un soutien « sous condition » – n’en a pas moins le vent en poupe.
S’il veut l’emporter, il ne devra pas se contenter de tailler des croupières au Parti du Congrès. Et de conclure : « La population ne voudra certainement pas passer d’un culte dynastique à un culte de la personnalité. »
Le Monde 06/01/2014

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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