Turquie – Corruption : Erdogan à l’offensive

La Turquie est-elle, comme le suggère le Times, en voie de « poutinisation » ?
Depuis que son gouvernement est ébranlé par un vaste scandale de corruption,  le premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, multiplie les oukases. Dernier en date : le limogeage, mercredi, des préfets de police d’au moins 15 provinces, soupçonnés de vouloir saper le régime.
La veille, déjà, 350 policiers avaient été brutalement congédiés. Pour les analystes, dont le New York Times se fait l’écho, la stratégie de M. Erdogan – relève de la diversion – est limpide : marginaliser ceux qui, en coulisse, tentent de manœuvrer contre lui, notamment la puissante confrérie (naguère alliée) du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999.
 Mais elle témoigne aussi de « l’autoritarisme grandissant » de celui qui, il n’y a pas si longtemps, était vu avec bienveillance par les chancelleries européennes. A l’approche d’échéances électorales capitales (municipales en mars, présidentielle en août et législatives en juin 2015), de nombreux Turcs redoutent que les sourdes rivalités de pouvoir à l’œuvre ne causent une forte instabilité politique et économique.
 L’instabilité, justement, est-elle en passe de devenir la « nouvelle norme » ?, s’interroge CNN, pour qui, « quelle que soit l’issue du feuilleton actuel, les germes de la division ont été plantés au sein de la coalition islamique informelle entre les partisans d’Erdogan et les gülenistes ».
En se livrant à des purges à répétition, le chef du gouvernement prend des risques. Pour lui-même, mais aussi et surtout pour l’avenir démocratique du pays, suggère Radio Free Europe.
 Or, conclut The Australian, déplorant une « querelle byzantine », « la démocratie turque et le rôle qu’elle joue comme modèle d’islamisme modéré dans une société moderne et pluraliste méritent mieux que cela ».
Le Monde 10/01/2014

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A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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