Etude scientifique sur les oiseaux migrateurs volant en formation en V

aibis en vol

 Les ibis, champions de l’aérodynamisme et de la synchronisation

aibis-de-tete-qui-donne-le-signal-aux-autres-en-formation-pour-le-battement-d-ailes_64527_w250

Les pilotes d’avions les envieraient presque : les ibis, ces grands échassiers à long cou et au bec recourbé, maîtrisent parfaitement les lois de l’aérodynamisme et la synchronisation lorsqu’ils volent en formation, montre une étude publiée mercredi dans la revue Nature.
Plusieurs études théoriques ont expliqué comment les oiseaux migrateurs volant en formation en V pouvaient optimiser leurs dépenses énergétiques, avec en particulier l’observation du vol des oies.
Mais, pour la première fois, l’équipe de Steven Portugal, du Royal Veterinary College de l’Université de Londres, a identifié précisément les interactions entre les individus de la formation et enregistré le mécanisme utilisé par les oiseaux pour profiter du bon écoulement d’air.

aibis-2-g.jpg chauve

Les chercheurs ont posé des capteurs sur une escadrille de 14 jeunes ibis chauves (Geronticus eremita) et mesuré la position et la dynamique de battement d’ailes de chaque individu pendant un vol entre l’Autriche et la Toscane.

aibis formation en vol

« Nous avons mesuré au total 180.000 battements d’ailes », a précisé Steven Portugal à l’AFP.
Les chercheurs ont montré que les oiseaux se positionnent, mais aussi règlent leurs battements d ‘ailes les uns par rapport aux autres, afin de bénéficier de manière optimale des flux d’air les plus favorables tels que définis par les lois de l’aérodynamisme.
Le mouvement de battement se transmet, telle une onde, de l’oiseau de tête à celui qui le suit dans chaque branche du V, puis encore au suivant, un peu comme une « ola » dans un stade.
Les oiseaux changeant parfois de position au sein de la formation, il arrive qu’ils volent brièvement directement derrière l’un des leurs. Dans cette situation, les chercheurs ont constaté que les oiseaux ont tendance à battre des ailes « en opposition de phase », à l’inverse, par rapport à celui qui les précède, minimisant ainsi les interactions négatives.
Pour les chercheurs, cela montre que les ibis sont capables d’adapter leurs battements aux différentes conditions en vol.
Les 14 jeunes ibis chauves suivis par l’équipe du Dr Portugal ont grandi au Zoo de Vienne, élevés par des membres de l’organisation Waldrappteam, basée en Autriche. Cette organisation a réintroduit l’ibis chauve en Europe, d’où il avait disparu il y a 400 ans.

aibis en toscane

Ibis chauve en Toscane
C’est donc un ULM, et non pas des oiseaux adultes, qui leur a appris le chemin de l’Italie, leur route migratoire historique. Ils passent aujourd’hui l’hiver en Toscane et les scientifiques espèrent qu’ils retrouveront tout seuls le chemin de l’Autriche pour s’y reproduire.
Les chercheurs estiment que leurs résultats auraient été les mêmes avec des oiseaux sauvages. « En fait, il est possible que le mécanisme que nous avons identifié soit plus marqué chez des oiseaux sauvages », a déclaré le Dr Portugal.

aibis-rouge7-big

des ibis rouge
Des questions restent néanmoins sans réponse, comme le soulignent Florian Muijres et Michael Dickinson, du Département de Biologie de l’Université de Washington, dans un éditorial également publié dans Nature.
Par exemple, quelle est l’économie d’énergie effectivement réalisée ?

aibis rge formation en vol

Enfin, si la stratégie du vol en formation en V est vraiment efficace, pourquoi de nombreuses espèces de petits oiseaux migrateurs ne l’appliquent-elles pas ? Peut-être parce que le bénéfice du vol en formation en V diminue avec la taille des oiseaux, suggèrent-ils. Ou parce que cette technique est plus difficile à adopter pour des oiseaux plus petits, qui battent des ailes plus rapidement ?
 TV5MONDE Paris (AFP) – 16.01.2014 © 2014 AFP

aibis_copia_(Large)

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
Cet article, publié dans animaux, Nature, Science, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.