La route sera longue, semée d’embûches et d’anfractuosités. Mais une première étape symbolique a déjà été franchie.
Près de quatorze ans après la chute de Slobodan Milosevic, les négociations d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne (UE) ont été officiellement lancées, mardi – ce dont se sont félicités les hiérarques de Bruxelles.
Ironie de l’histoire, souligne Le Temps, celui qui mènera les discussions côté serbe est un ancien nationaliste au passé pour le moins trouble. Aujourd’hui vice-premier ministre, Alexandre Vucic, 44 ans, fut en effet ministre de l’information à la fin des années 1990, « aux pires moments du régime de Milosevic ». Mais le faucon d’hier a tourné casaque. Au point de devenir l’un des principaux artisans du rapprochement avec l’UE.
Reste que la perspective d’une intégration pleine et entière, en tant que 29e Etat membre de l’Union, est encore lointaine. La Croatie, elle, a mis huit ans avant de rallier la grande famille européenne, en juillet 2013… De fait, Belgrade reste confronté à plusieurs défis, au premier rang desquels figure la poursuite de la normalisation des relations avec son ex-province du Kosovo – dont il se refuse à reconnaître l’indépendance, proclamée unilatéralement par Pristina en février 2008.
A cela s’ajoute la nécessité de mener à bien des réformes en profondeur sur la justice et les libertés civiles, tout en faisant pièce à une corruption endémique. Les dirigeants serbes ont bon espoir de voir le processus d’adhésion achevé en 2018, pour une entrée effective dans l’UE à l’horizon 2020, indique le Wall Street Journal.
Et la BBC de conclure, avec une note d’espoir : « Si la Serbie parvient à boucler les 35 chapitres [de l’acquis communautaire] (…) elle ne sera plus cet Etat paria qu’elle fut dans les années 1990, mais un membre à part entière et respecté de l’Union européenne ».
Le Monde 23/01/2014
kozett
Frédéric Baylot
werdna01
Résistance Inventerre 