Etrange voyage – Le ventre, notre deuxième cerveau : Une captivante enquête sur cet organe  » du bas  » bourré de neurones

Arte Vendredi 31 janvier- 22.20 | Documentaire

Que savons-nous de notre ventre, cet organe bourré de neurones, que les chercheurs commencent à peine à explorer ? Il semblerait que notre cerveau ne soit pas le seul maître à bord.

L e ventre, notre deuxième cerveau

alemonde le ventre

Notre cerveau entérique ? celui du ventre ? produit 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions.
C’est un étrange voyage au cœur de nos entrailles que propose Cécile Denjean dans ce documentaire parfois complexe mais passionnant. Notre ventre abrite plus de 200 millions de neurones connectés qui transmettent des ordres. Ce  » cerveau du bas « , qui règne sur une impressionnante colonie de bactéries, décide-t-il de nos humeurs ?  » Les scientifiques se sont aperçus qu’il existait quantité de neurones dans notre ventre, à peu près autant que dans le cortex d’un chat ou d’un chien. Ils s’occupent, entre autres, de notre digestion. S’il n’avait disposé que d’un seul cerveau, celui “du haut”, l’être humain aurait été absorbé en permanence par ce processus très complexe et n’aurait pas pu développer d’autres activités intellectuelles. Le fait d’avoir deux cerveaux a joué un rôle majeur dans notre évolution « , souligne Cécile Denjean, l’auteur du documentaire.
Outre des images de synthèse impressionnantes et des animations réussies, les explications délivrées par une quinzaine d’intervenants de haut niveau, travaillant souvent dans des universités ou des services hospitaliers de pointe en France, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Chine, en Belgique ou au Canada, permettent de mieux comprendre l’impact de notre ventre sur nos comportements. Des chercheurs ont, par exemple, découvert que notre cerveau entérique – celui du ventre – produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions.
L’INCROYABLE COMPLEXITÉ DE NOS VENTRES
Si la psychanalyse gastrique cherche encore son fondateur, l’acupuncture abdominale, pratiquée depuis une quarantaine d’années en Chine, soigne de nombreuses pathologies dont la maladie de Parkinson, celle d’Alzheimer et la dépression.  » On s’est aperçu que la maladie de Parkinson, qui s’attaque aux neurones du cerveau, s’en prend aussi à ceux du ventre. Cette maladie neurodégénérative démarre longtemps avant que les premiers troubles moteurs n’apparaissent. Or, quand les tremblements surviennent, il est trop tard puisque 70 % des neurones sont déjà détruits. Si on arrivait à diagnostiquer Parkinson dix à vingt ans plus tôt par une simple biopsie intestinale de routine, cela pourrait permettre d’anticiper sur la destruction de neurones « , estime Cécile Denjean. Au CHU de Nantes, des médecins confirment qu’une simple biopsie intestinale peut diagnostiquer la maladie de Parkinson.
De l’université Columbia de New York au CHU de Grenoble en passant par le Collège de France, l’université Mac Master d’Hamilton au Canada, l’Inserm de Nantes ou l’université technique de Munich, les propos tenus par les intervenants permettent de mieux comprendre l’incroyable complexité de ce qui se passe dans nos ventres. On sait désormais qu’une conversation secrète existe entre les deux cerveaux. Elle ouvre d’immenses espoirs thérapeutiques.
Un film de Cécile Denjean
Alain Constant Cécile Denjean (France, 2013, 55 minutes) © Le Monde
Arte 24 janvier – L’intelligence du ventre  Entretien avec la réalisatrice, Cécile Denjean.
Les scientifiques ont découvert que notre abdomen contenait 200 millions de neurones. Un documentaire explore ce « deuxième cerveau », colonisé par des milliards de bactéries. 
Les bactéries intestinales : fenêtre sur notre corps ?
Notre ventre, abri du système nerveux entérique, contient 200 millions de neurones, qui, selon des recherches récentes, joueraient un rôle sur l’ensemble de notre corps, en interaction avec le cerveau. Mais nos intestins abritent une autre richesse souvent sous-estimée : le microbiote intestinal, soit environ 100.000 milliards de bactéries. Ces dernières auraient un impact sur notre santé et pourraient devenir vecteur de soins.
Il pèse entre 1,5 et 2kg. Le microbiote intestinal – auparavant appelé flore intestinale – regroupe 100.000 milliards de bactéries, au cœur de notre organisme. Concrètement, cela correspond de dix à cent fois plus de bactéries que l’ensemble des cellules que contient notre organisme. Des centaines d’espèces de bactéries, influençant notre quotidien.
Comme est-on arrivé à la conclusion que le ventre est notre deuxième cerveau ?
Cécile Denjean : Les scientifiques se sont aperçus qu’il existait quantité de neurones dans notre ventre, à peu près autant que dans le cortex d’un chat ou d’un chien ! Ils s’occupent, entre autres, de notre digestion. S’il n’avait disposé que d’un seul cerveau, celui du « haut », l’être humain aurait été absorbé en permanence par ce processus très complexe et n’aurait pas pu développer d’autres activités intellectuelles. Le fait d’avoir deux cerveaux a joué un rôle majeur dans notre évolution.
Cette découverte ouvre-t-elle des perspectives dans le domaine sanitaire ?
Oui, par exemple, on s’est aperçu que la maladie de Parkinson, qui, comme on le sait, s’attaque aux neurones du cerveau, s’en prend aussi à ceux du ventre. Certains chercheurs se demandent même si elle ne commence pas par là. Cette maladie neurodégénérative démarre longtemps avant que les premiers troubles moteurs n’apparaissent. Or, quand les tremblements surviennent, il est trop tard puisque 70 % des neurones sont déjà détruits. Si on arrivait à diagnostiquer Parkinson dix à vingt ans plus tôt par une simple biopsie intestinale de routine, cela pourrait permettre d’anticiper sur la destruction des neurones. À Nantes, une équipe de chercheurs vise à démontrer que l’étude de biopsie intestinale permettrait de remplacer sans danger le même examen au cerveau qui, lui, est très risqué. Mais ce n’est encore qu’une hypothèse. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que l’on peut utiliser le ventre et ses millions de neurones comme une fenêtre sur ce qui se passe dans le cerveau.
On apprend aussi dans votre documentaire que notre corps, et particulièrement notre ventre, est colonisé par des milliers de milliards de bactéries…
Il contient dix fois plus de bactéries que de cellules ! Et le nombre de gènes que nous héritons est bien inférieur à celui des gènes des  bactéries. C’est une vraie révolution scientifique, puisqu’on se rend compte que les cellules transmises par nos parents entrent en relation avec des bactéries que nous hébergeons et qui modifient notre organisme. Pour les scientifiques, notre corps est un écosystème ! Ce qui est troublant, c’est qu’on ne connaît pas ces bactéries, majoritairement situées dans notre ventre. Il existe une part de hasard. Lesquelles commencent à se loger en nous le jour de notre naissance ? On n’en sait rien. Cela ouvre un champ de recherche passionnant.
 Propos recueillis par Kristel Le Pollotec pour ARTE MAGAZINE  

arte le ventre

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
Cet article, publié dans Débats Idées Points de vue, Santé, Science, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.