Le Monde 14/02//2014
Les faits sont alarmants. « Environ 100 éléphants seront tués en Afrique aujourd’hui » (The Independent). « Plus de 1 000 rhinocéros ont été tués l’année dernière en Afrique du Sud ». « Les éléphants pourraient avoir disparu dans douze ans » (Express).
C’est pour enrayer ce fléau que Londres a accueilli la Conférence internationale sur le commerce illégal des espèces menacées, les 12 et 13 février.
Dès son lancement, la volonté de traiter la question « différemment » a été affichée : au-delà d’un problème de préservation des espèces, mettre un terme à ce commerce illégal permettra de résoudre de nombreux problèmes économiques et sociaux, notamment en Afrique, où le trafic favorise la corruption et l’insécurité.
Ainsi, la déclaration de Londres, signée hier par les 46 pays présents à la conférence, stipule qu’enquêter sur les liens entre la corruption et le crime organisé doit être une priorité.
Par ailleurs, cinq pays africains ont proposé de prolonger d’au moins dix ans et « jusqu’à ce que les populations d’éléphants ne soient plus menacées », le moratoire sur le commerce international de l’ivoire (Gabonews, Daily News).
Ces mesures sont importantes, mais elles doivent s’accompagner d’efforts pour s’attaquer à la demande qui nourrit le trafic. Pour le Daily Telegraph, c’est en Chine, où le commerce de l’ivoire est encore légal, qu’il faut mener une action urgente pour faire savoir que les défenses, les cornes et les os de tigre n’ont pas de vertus médicinales.
Une campagne de sensibilisation contre la soupe aux ailerons de requins a déjà porté ses fruits : la demande a baissé de 50 % en trois ans, relève The New Scientist.