Frelon asiatique – redoutable prédateur d’abeilles domestiques : l’heure du piégeage a sonnéEnvironnement

La Nouvelle République 02/03/2014 05:46

La période est propice au piégeage des reines de frelons asiatiques, futures fondatrices des colonies. Les conseils des techniciens du FDGDON 79.

Technicien à la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles, Christophe Suire montre un beau spécimen de nid de frelon.

Des poulets autour des ruches pour lutter contre les frelons asiatiques ? L’idée de cet apiculteur landais s’est révélée, semble-t-il, très efficace. En l’absence de plan de lutte concertée, c’est encore la débrouille pour tenter d’éradiquer la prolifération de celui qui a fini par être classé « espèce nuisible » (décembre 2012), car redoutable prédateur d’abeilles domestiques.

 «  Aujourd’hui tout le département est colonisé  »

« C’est à chaque région de mettre en place un plan de lutte, de surveillance et de prévention contre le frelon asiatique », indique Ghislain Audusseau, responsable du FGDON 79 (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles), qui coordonne la lutte à l’échelle départementale. En attendant la mise en place d’un plan de lutte, cet organisme préconise le piégeage des reines fondatrices, qui constitue une réponse appropriée (lire ci-dessous).

Dans les Deux-Sèvres, les premiers nids de frelons ont été signalés en 2008, dans le sud du département (soit trois ans après son « importation accidentelle », en 2005 dans le Lot-et-Garonne, dans une poterie en provenance de Chine) : « Aujourd’hui, tout le département est colonisé, observe Christophe Suire, technicien. Le sud est fortement infesté, le nord a quasiment deux ans de retard. La progression passe par les réseaux hydrauliques et l’effet des températures, plus basses dans le Bocage, a aussi un impact. »

Le dernier recensement, en 2012, a évalué entre 800 et un millier le nombre de nids : « L’an passé, nous avons constaté une baisse, peut-être en raison d’un printemps pluvieux et frais, moins propice au développement des colonies. »
Les deux techniciens du FDGDON se sont inspirés de ce qui se passe en Gironde, département pilote, pour organiser la lutte : « Nous avons fait un copier-coller, en préconisant le piégeage de printemps. » Il incombe donc à chaque propriétaire de s’équiper de février à fin mai : « On ne va pas éradiquer la prolifération, mais une fondatrice détruite, c’est un nid et un danger en moins. » Car à partir de juin, il faudra recourir aux grands moyens : soit en faisant appel à des sociétés privées de désinsectisation, soit directement auprès du FDGDON (qui facture aussi son intervention).

Dans certains cas, lorsque le nid est difficilement accessible, dans un arbre par exemple, l’organisme organise la lutte par tir au fusil, pratique très encadrée réglementairement. En 2013, la fédération est intervenue 230 fois, seulement 170 fois l’an passé.

 Deux-Sèvres –