Partageons mon avis – 03 mars 2014 –
Allons bon ! Jean-François Copé n’a pas démissionné, me faisant mentir. Selon l’alerte du Figaro : « Jean-François Copé se dit victime d’une véritable « chasse à l’homme » après les révélations du Point. « Depuis quelques jours je fais l’objet d’une campagne de presse agressive« , a déclaré le président de l’UMP qui accuse les médias de livrer une inquisition contre sa personne. Il annonce donc la mise à « disposition de l’intégralité de la comptabilité » de l’UMP et va déposer une proposition de loi exigeant la transparence financière de tous les partis depuis 2007. »
Tout d’abord, je me fous bien de la comptabilité de l’UMP : personne ne va aller les vérifier. Pour les comptes de campagne, il a fallu un travail minutieux du Conseil Constitutionnel pour s’apercevoir de quelques erreurs d’imputation. La comptabilité de l’UMP ne dira pas que l’impression de 60 000 tracts pour une cause quelconque a été faite par un copain de la secrétaire ou suite à un appel d’offre.
Ensuite, il est touché par une affaire : en déposant une proposition de loi, il veut mouiller les autres partis. Ça ne marchera pas.
Et que fait-il des micro-partis ?
Je ne doute pas que la comptabilité de l’UMP est parfaitement claire et juste. Elle est d’ailleurs probablement certifiée par des commissaires aux comptes. C’est d’ailleurs une obligation légale ce que dit la première entrée de Google quand on cherche « comptabilité des partis politiques. »
Il n’empêche que la comptabilité ne peut pas dire ce qu’on fait exactement de l’argent liquide touché pour la vente de tee-shirts ou de sandales, des ventes de boissons à la buvette lors des universités d’été, des dépenses assurées par des entités extérieures, comme les micro-partis.
La comptabilité des partis politiques fait probablement des centaines ou des milliers de pages, après consolidation des échelons régionaux, départementaux et locaux. La « Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques » est là pour vérifier les comptes. Les partis politiques ont l’obligation de les lui déposer.
Son rapport annuel est disponible sur son site web (pdf de la synthèse du dernier).
Un extrait. « On constate une croissance constante [NDLR et de moi : des formations politiques obligées de déposer leurs comptes], depuis 1990 (28 formations tenues de déposer des comptes) à 2012 (381 formations tenues de déposer et même 402 au 30 juin 2013). » Je traduis : depuis les lois régissant le financement des partis politiques, ceux-ci multiplient les structures juridiques pour contourner certaines restrictions imposées.
Dans son rapport, elle préconise de faire évoluer la loi dans différents sens pour faciliter son travail mais aussi celui de la multitude des parties et résoudre les défauts des lois actuelles.
La loi proposée par Jean-François Copé ne servira strictement à rien. Il s’est encore livré à une opération de communication qui se retournera contre lui et contre l’ensemble de la classe politique, d’autant que le grand public ne connaît absolument rien au financement des partis. Moi non plus, d’ailleurs, mais Google est mon ami.
Jean-François Copé joue la carte du « tous pourris ». C’est mal.
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