Syrie – Yarmouk près de Damas, camp palestinien : population affamée par plus de six mois de siège.

LE MONDE | 01/03/2014

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Désespoir quotidien au camp de Yarmouk, près de Damas
Dans un paysage d’immeubles éventrés par les bombardements, une marée humaine s’étire à perte de vue pour converger vers un point que l’image ne montre pas : un lieu de distribution de rations alimentaires.

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La scène se déroule à Yarmouk, camp palestinien situé à une poignée de kilomètres du centre de Damas. Elle a été photographiée par un membre de l’Agence des Nations unies chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens, l’UNRWA, qui, à la faveur d’une « trêve » négociée entre l’armée de Bachar Al-Assad et les rebelles retranchés à l’intérieur du camp, achemine, depuis le 18 janvier, du ravitaillement auprès d’une population affamée par plus de six mois de siège.
Comme ailleurs en Syrie, la famine est utilisée comme arme de guerre contre les rebelles mais dont les seules victimes sont les civils. Des familles sont réduites à se nourrir de plantes, le kilo de riz se marchande 50 dollars (36,44 euros), la malnutrition et la poliomyélite font leur retour… Les témoignages recueillis depuis le début du siège auprès des habitants qui sont parvenus à fuir Yarmouk disent l’étendue du désastre humanitaire.
Yarmouk ne dispose pas d’une base arrière rurale qui pourrait pallier le manque de nourriture. Ce n’est d’ailleurs un « camp » que de nom. Etabli dans les années 1950, il a depuis longtemps été intégré au tissu urbain de la capitale syrienne. Sa situation revêt aujourd’hui un enjeu stratégique : c’est un sas d’entrée vers Damas pour les rebelles et un verrou à contrôler pour le régime. Les scènes de désespoir qui proviennent de ses ruines cachent ainsi une odieuse réalité : quelques rues plus loin, les habitants mangent trois fois par jour.

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D’autres photos de Yarmouk ont circulé : des immeubles détruits, des corps faméliques. Aucune n’avait suscité l’émoi qu’a provoqué celle de l’UNRWA. Prise le 31 janvier mais rendue publique mercredi 26 février, cette image a provoqué des réactions en cascade sur les réseaux sociaux. Notant un « réveil des consciences », la BBC lui a consacré une émission intitulée « Yarmouk changera-t-il quelque chose en Syrie ? » Plus prosaïque, l’UNRWA a précisé que, face aux besoins, l’aide alimentaire ne représentait qu’une « goutte d’eau dans un océan ». AFP
Cécile Hennion  Journaliste au Monde

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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