UKRAINE • L’affiche de la campagne électorale confronte les habitants de Crimée à leurs pires terreurs.

Courrier International 11/03/2014

Crimée : la surenchère verbale

Une affiche électorale demande aux électeurs de Crimée de choisir entre une Ukraine sous l’emprise de la croix gammée et une Ukraine en blanc-bleu-rouge, rattachée à la Russie. Un symbole du jeu dangereux joué par les autorités de la République autonome.

 Une affiche de la campagne électorale pour le référendum sur l’indépendance de la Crimée dans les rues de Sébastopol, le 11 mars 2014 – AFP/Viktor Drachev

Cette photographie prouve à quel jeu dangereux se livrent les autorités de la République autonome. Accompagnée du slogan : « Le 16 mars, nous avons le choix », cette affiche de la campagne électorale confronte les habitants de Crimée à leurs pires terreurs.

A en croire les responsables de la communauté russophone, la presqu’île n’aurait donc d’autre solution que de voter pour le rattachement à la Russie (la Crimée en blanc-bleu-rouge), sous peine d’être conquise par le « nazisme », le svastika (symbole religieux hindou en forme de croix gammée) sur fond rouge, censé représenter le gouvernement provisoire en poste à Kiev et plus généralement les manifestants de Maïdan.

Le dimanche 16 mars, les habitants de la presqu’île sont donc appelés à se prononcer sur une autonomie accrue ou sur un rattachement à la Fédération de Russie, dans le cadre d’un référendum dont Kiev ne reconnaîtra pas la validité, d’autant plus que les Ukrainiens sur place (25 % de la population) et les Tatars (15 %) ne tiennent pas à un rapprochement avec Moscou.

Pendant ce temps, le parti Batkivchtchina (La patrie), majoritaire au sein du nouveau gouvernement ukrainien, appelle à déclencher une « opération antiterroriste » en Crimée.