Indre-et-Loire – Tours – généalogiste successorale : retrouver la trace des héritiers perdus

La Nouvelle République 23/03/2014

Marion recherche les héritiers qui s’ignorent

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« Nous avons créé une chambre des généalogistes successoraux de France pour donner un cadre à une profession qui n’est pas réglementée », dit Marion Chamauret.
Marion Chamauret, 30 ans, est généalogiste successorale, à Tours. Sa mission consiste à retrouver la trace perdue des héritiers dans une succession…
Pas besoin de chercher très loin pour savoir d’où lui est venue l’idée de cette profession mal connue : Marion Chamauret a suivi les traces de son papa, Michel Chamauret, généalogiste successoral installé à Tours depuis 1996. « Quand j’étais plus jeune, il m’emmenait parfois dans ses recherches, aux Archives, dans les tribunaux, sur la route, dans les campagnes… »
Voilà comment, après ses études de droit et un diplôme de clerc de notaire, cette jeune femme est devenue responsable des recherches dans le cabinet familial du boulevard Béranger, l’une des quatre études de généalogie successorale en Touraine.
Honoraires : 10 à 15 % de l’héritage
« C’est une profession qui est régie par un cadre, désormais, pour éviter des dérives qu’on a connues par le passé. Le métier s’est professionnalisé. Pour adhérer à la chambre des généalogistes successoraux, il faut être titulaire du diplôme de clerc de notaire ou avoir l’équivalence à la fac de droit. C’est nécessaire d’avoir étudié le droit de la famille et le droit des successions », insiste la généalogiste.
Le métier de Marion consiste à rechercher des héritiers à la demande des notaires, ce qui est le cas dans une succession sur six ou sept.
« Nous représentons les héritiers. Quand nous les retrouvons, nous leur justifions leur filiation et leurs droits. Puis nous les représentons dans la partie du règlement de la succession », indique Marion Chamauret. Si l’héritier accepte la succession, « ce qui n’est pas toujours le cas », le généalogiste sera rémunéré par l’héritier. Marion reste discrète sur la rémunération de sa profession, mais en général, un généalogiste percevrait 10 % à 15 % du montant de l’héritage.
« Je me considère comme une enquêtrice. C’est un travail qui demande beaucoup de ténacité. Il ne faut jamais baisser les bras, ne négliger aucune piste. Mais il arrive, très rarement, qu’on ne retrouve aucun héritier. »
La généalogiste préfère rester discrète sur les affaires de l’étude familiale. Elle livre toutefois l’exemple d’un héritage de plus d’un million d’euros en assurances-vie resté sans bénéficiaire, et d’un autre gros héritage de plusieurs immeubles, lui aussi demeuré sans légataire, malgré de longs mois de recherches tous azimuts. Dans ce cas-là, l’État récupère le « bien sans maître ».
« Les moments de ce métier que je préfère, ce sont les rencontres avec les gens, les relations qui s’instaurent. Ils nous racontent leur vie, celle de leur famille, parfois mouvementée. Certains se font domicilier chez nous, à l’étude, dans un souci de confidentialité, quand ils sont en rupture de ban avec une partie de leur famille. »
Elle évoque ce jour où, perdue dans un petit village de catalogne, en Espagne, sur les traces d’un héritier qu’elle cherchait depuis des mois, elle croisa le regard d’un homme, assis, sur la place du village. « C’était, trait pour trait, le portrait de la photo du défunt que j’avais dans les mains. Je tenais mon héritier ! »
Pascal Landré
Indre-et-Loire

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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