Les Catalans vont-ils marcher dans les pas des Ecossais, appelés à se prononcer sur leur indépendance du Royaume-Uni le 18 septembre ?
Cet horizon paraît désormais inatteignable. Dans un arrêt de trente-six pages rendu mardi, le Tribunal constitutionnel espagnol – plus haute juridiction du pays – a en effet déclaré « nul et inconstitutionnel le principe selon lequel le peuple de Catalogne [avait], pour des raisons de légitimité démocratique, un caractère de sujet politique et juridique souverain », rapporte El Pais.
Cette décision, prise à l’unanimité de ses douze juges, va dans le sens du gouvernement central de Madrid qui, le mois dernier, avait jugé le projet d’autodétermination « illégal » (BBC). A l’inverse, elle s’inscrit clairement en faux contre la « déclaration de souveraineté » votée par le Parlement catalan en janvier 2013, à l’initiative du nationaliste Artur Mas, observe El Mundo.
Région de 7,5 millions d’habitants empreinte d’une forte identité linguistique et culturelle, la Catalogne aspire à se détacher de Madrid, qu’elle accuse de ne pas redistribuer équitablement les richesses nationales.
Le tribunal a toutefois reconnu « le droit à décider » du peuple catalan… sous réserve que celui-ci s’exerce dans le cadre établi par la Constitution de 1978 – laquelle dispose, dans son article 2, « l’unité indissoluble de la nation espagnole », précise La Vanguardia.
Sans surprise, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a salué la décision de la haute cour (ABC.es), tandis que les dirigeants catalans, jouant les boutefeux, ont réaffirmé leur intention d’organiser un référendum consultatif le 9 novembre – réclamé par près de 80 % de la population, indique le WSJ. Après le « camouflet juridique » essuyé par les tenants de l’indépendance, conclut le Financial Times, la guerre larvée entre Barcelone et Madrid pourrait bien redoubler d’intensité…
Le Monde 27/03/2014
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Frédéric Baylot
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