Municipales Outre-Mer : Globalement, les parlementaires soutenant la majorité de gouvernement ont quasiment tous été élus

Le Parisien 31/03/2014

Municipales : la vague bleue n’a pas emporté les outre-mer

Dans les départements et collectivités d’outre-mer, le vote sanction contre le gouvernement n’a pas eu lieu. Même si la droite progresse à La Réunion, elle n’arrive toujours pas à gagner de terrain dans les Antilles-Guyane et perd le chef-lieu de Mayotte.
«Dans les outre-mer, c’est mieux qu’en métropole pour le PS. Ce soir, il y a un petit rayon de soleil qui brille pour le Parti socialiste», a déclaré dimanche le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, sur Guadeloupe 1ère, avant de regagner l’Hexagone.
Globalement, les parlementaires soutenant la majorité de gouvernement ont quasiment tous été élus et deux sénateurs UMP cèdent leur fauteuil de maire à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Dans ces territoires, les logiques et enjeux locaux jouent souvent de manière exacerbée, particulièrement dans le Pacifique dont les collectivités jouissent d’une grande autonomie par rapport à la politique nationale.
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Le ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel, dont la liste en Guadeloupe a été battue au 1er tour des municipales, peut se réconforter avec la prise par «ses» candidats de quatre communes de l’île, dimanche. | (AFP/Alain Jocard.)
La Réunion : la droite gagne du terrain. La droite (UMP, UDI, DVD) a repris l’avantage à La Réunion, où elle est désormais à la tête de 14 des 24 communes de l’île. La gauche a perdu 5 des 12 communes qu’elle détenait, dont Saint-Paul, 2e ville du département (103.000 hab), que dirigeait la députée-maire sortante DVG Huguette Bello, pourtant qualifiée de personnalité préférée de ses concitoyens insulaires. L’effondrement du Parti communiste réunionnais (PCR) est frappant : il a perdu jusqu’à ses bastions historiques du Port et de La Possession (qui restent à gauche) et s’est replié sur une seule commune de moindre importance, Sainte-Suzanne. Le PS se console avec la réélection confortable de Gilbert Annette à Saint-Denis, la ville la plus peuplée des outre-mer (145.000 hab).
Mayotte : le chef-lieu Mamoudzou donne l’avantage à la gauche. Avec ses 58.000 habitants, la 8e ville des outre-mer a basculé : une liste divers gauche l’a emporté sur le sénateur-maire UMP Abdourahamane Soilihi, dans un contexte de forte participation (69 %). Outre ce basculement, les gains et pertes de la droite et de la gauche s’équilibrent dans le département. Si Koungou (26.500 hab) et Dembéni ont désormais des maires DVD, l’ancien président du conseil général et soutien de François Hollande en 2012 Saïd Omar Oili (DVG) a pris haut la main (60%) et dès le premier tour la 4e ville de l’île, Dzaoudzi-Labattoir.
Guadeloupe : les socialistes s’emparent de plusieurs villes. Le PS a tiré son épingle du jeu en Guadeloupe, terre du ministre des Outre-mer Victorin Lurel, conquérant quatre mairies à la suite d’une guérilla tous azimuts contre des bastions de la droite et des mairies de gauche d’autres tendances. Le parti en dispose ainsi de 11 sur les 32 de l’île. La droite perd trois communes, même si par ailleurs Lucette Michaux-Chevry, ancienne ministre UMP, a été réélue dimanche, à Basse-Terre, à 85 ans, avec sa fille Marie-Luce Penchard (également ex-ministre UMP). Victorin Lurel, ancien président de la région, n’a pas caché son envie de revenir à un ancrage local plutôt dans la perspective des régionales de 2015. Mais la liste sur laquelle figurait le ministre, dans son fief de Vieux-Habitants, a été battue au premier tour.
Martinique : l’ancrage à gauche confirmé. L’UMP n’emporte que 6 des 34 communes de l’île, en retrait par rapport à 2008, confirmant le statut de terre de gauche de l’île. Le Parti Progressiste Martiniquais (PPM, fondé par Aimé Césaire) conserve son assise avec des réélections, dont celle de Fort-de-France dès le premier tour. Avec le groupe Ensemble pour une Martinique Nouvelle, le PPM compte 16 communes et devance ainsi les indépendantistes (MIM) et leurs alliés qui en ont 11. Ces derniers ont connu des revers, comme l’échec du député Jean-Philippe Nilor ou encore le duel fratricide à Rivière-Pilote, fief du fondateur du MIM Alfred Marie-Jeanne, dont le dauphin a raté sa réélection face à un dissident.
Guyane : victoire de la gauche à Cayenne. Derrière les alliances à géométrie variable, qui donnent peu de lisibilité aux résultats à l’échelle départementale, se joue une lutte d’influence pour la collectivité unique de 2015 entre les différentes chapelles : Walwari (parti local de Christiane Taubira), Parti socialiste guyanais, MDES (indépendantiste) et «Guyane 73» du président de région Rodolphe Alexandre (ex-PSG, élu avec le soutien de l’UMP). Trois résultats sortent toutefois du lot : la victoire à Cayenne de Marie-Laure Phinéra-Horth (DVG), ancienne adjointe de Rodolphe Alexandre qui soutenait un autre candidat ; la défaite du sénateur-maire Jean-Etienne Antoinette (DVG), maire de Kourou depuis 18 ans, et enfin la défaite du maire de Matoury, Jean-Pierre Roumillac (DVG), élu jusque là sans discontinuer depuis 1989.
Nouvelle Calédonie : la gauche indépendantiste maintient son assise. Nouméa a élu pour la première fois de son histoire une femme, la députée UDI Sonia Lagarde, après des décennies de suprématie de l’UMP. La victoire de cette descendante de bagnard, affiliée localement à Calédonie ensemble (centre), donne une tonalité aux prochaines élections provinciales dans le rapport de force entre les composantes de la droite loyaliste. Les indépendantistes kanaks, qui gèrent l’essentiel des communes de l’intérieur et toutes celles des îles Loyauté, ont remporté 19 municipalités sur 33 en tout. Ils prennent notamment l’île des Pins au sénateur UMP Hilarion Vendegou.
Polynésie : Buillard conserve son siège à Papeete. Le parti du président Gaston Flosse a réalisé les meilleurs scores au premier tour, sans toutefois écraser la concurrence comme lors des précédents scrutin. A l’issue du second tour, Papeete reste entre les mains de Michel Buillard, un proche de Gaston Flosse.
A Wallis et Futuna, on n’élit pas de maire, mais des rois !
Si les habitants de Wallis et Futuna n’ont pas voté dimanche, ce n’est pas par démobilisation citoyenne. Contrairement au reste du territoire national, cette collectivité d’outre mer n’est pas divisée en communes, mais en circonscriptions territoriales, au nombre de trois. A chacune d’entre elles correspond un royaume ! Elus puis destitués par les familles nobles de Wallis et de Futuna (les alikis), les rois d’Uvéa, de Sigave et d’Alo ont des pouvoirs équivalents à ceux de maires. Assistés par des ministres, ils doivent composer avec les chefs de villages de leur circonscription. Les circonscriptions territoriales ne doivent pas être confondues avec la circonscription législative unique de Wallis et Futuna, qui élit son député à chaque élection législative.
LeParisien.fr

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