Le rire des riches…

Siné Mensuel mai 2014 – Isabelle Alonso

Le 16 avril sur France 2 , Manuel Valls déclare : « La France vit au-dessus de ses moyens depuis plus de trente ans. »

La France ? C’est qui ? C’est quoi ? Les smicard-e-s ? Les retraité-e-s dans la mouise ? Les érémistes ? Les familles monoparentales ? Les enfants qui vivent à la fois au-dessous du seuil de pauvreté et, donc, si je comprend bien au-dessus de leurs moyens, sombres cumulards ? Ou bien les exilés fiscaux, les délocalisateurs, pillards et autres prédateurs ? La France, référent financier unique ? 

Il ajoute :  » L’endettement représente plus de 30 000 euros par Français. » Non ! L’endettement représente un piège ouvert dans les années 80 par Reagan-thatcher, les duettistes de l’horreur économique qui assuraient que les marchés s’autoréguleraient. Maintenant que le canasson ultralibéral s’est emballé, bave aux lèvres et piment dans le rectum, on nous met en sele ? Je ne dois pas 30 000 euros à personne ! J’ai payé rubis sur l’ongle chaque centime que m’a réclamé le fisc, j’ai fais mon devoir de citoyenne et je n’endosserai pas l’irresponsabilté des apprentis sorciers incontinents de la finance publique. Et il faudrait « soutenir la compétitivité de nos entreprises » ! « Nos entreprises » c’est un machin dont les profits vont aux actionnaires et les dettes à la collectivité. « Compétitives » ?  » Avec qui ? Et jusqu’où? Les usines exotiques où les ouvriers gagnent 50 € par mois ? Les fabriques chinoises où les cotisations patronales sont prélevées sur les salaires ? Les bagnes textiles façon Rana Plaza où les victimes ne sont pas toujours indemnisées ? 

En 2012, on a eu un candidat qui déclara : « Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, et pourtant, il gouverne […], c’est le monde de la finance« . S, il a un visage. Celui des gens qui doivent bien rigoles en voyant des « socialistes » adopter leur point de vue. Justifier que les une pillent et les autres payent. Allez, on insurge, on émeute, on maisoixantehuitte, on drapeaurouge, on tempsdécerise ! On envoie Valser !