La chute de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011, ne semble plus qu’un pâle et lointain souvenir.
Au fil des mois, la Libye tombe de Charybde en Scylla. Depuis le scrutin législatif de la fin juin, les combats entre milices rivales se sont intensifiés à Benghazi, en Cyrénaïque (Est), ainsi qu’à Tripoli. A telle enseigne que plusieurs Etats appellent désormais leurs ressortissants à partir.
Inquiets de la tournure funeste des événements, observent CNN et le New York Times, les Etats-Unis ont évacué leur personnel diplomatique de la capitale sous bonne escorte. Sans doute les hiérarques américains ont-ils voulu éviter que ne se répète la tragédie de septembre 2012, lorsque des djihadistes avaient pris pour cible le consulat de Benghazi, tuant quatre personnes, dont l’ambassadeur Christopher Stevens.
Comment la situation sécuritaire a-t-elle pu se dégrader à ce point ? La faiblesse des autorités centrales peut en partie expliquer l’état de déliquescence avancée du pays. En se montrant incapables d’imposer leur autorité, celles-ci ont ouvert la boîte de Pandore. Naguère unis dans leur détestation de Kadhafi, les révolutionnaires d’hier se sont mués en ennemis implacables.
Divisés sur le plan idéologique, les groupes armés (il en existerait près de 1 700) poursuivent des objectifs très différents. Leur unique point commun, semble-t-il, est leur goût de l’argent et du pouvoir. D’où la crainte exprimée par la BBC que les milices, profitant de l’impuissance de l’armée, ne mettent à bas la démocratie.
Pour Gulf News, ce dont la Libye a besoin, c’est d’amis fidèles. Et de conclure : « Alors que les violences s’aggravent, il est temps d’aider le gouvernement, et non de déserter. »
Des rebelles libyens en position à El-Bregha, à l’est du pays. Les combats avec les forces pro-Kadhafi font rage autour des sites pétroliers, éminemment stratégiques. Photo MAXPPP © Photo