Virus Ebola – organisation mondiale : portrait d’un virus tueur

Le monde s’organise pour éviter la propagation de l’épidémie

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Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé, qui a estimé vendredi 8 aout 2014 à Genève qu’Ebola constituait une « urgence de santé publique de portée mondiale »
Les pays du monde s’organisaient vendredi pour éviter l’arrivée sur leurs sols du virus Ebola, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié l’épidémie d' »urgence de santé publique de portée mondiale ».
La majorité des pays ont déconseillé à leurs ressortissants de voyager dans les quatre pays touchés : Sierra Leone, Guinée, Liberia et Nigeria. En Afrique, où ont été enregistrés l’ensemble des 1.000 décès constatés depuis le début de l’année, la majorité des voyageurs se voient prendre la température à la descente des avions afin de détecter des fièvres suspectes.
C’est le cas à Johannesburg, dans les aéroports du Kenya, d’Ethiopie, du Rwanda, de Tanzanie, d’Ouganda et de RDCongo. Dans ce dernier pays, la mesure s’applique également au port de Kinshasa et aux quelque 100 points d’entrée du pays. En Afrique du Sud et RDCongo, des hôpitaux ont été sélectionnés pour recevoir d’éventuels cas suspects.
A Lagos, au Nigeria, où deux personnes sont mortes d’Ebola, les voyageurs doivent remplir une fiche sur leur état de santé et faire vérifier leur température. Ils reçoivent ensuite des documents d’information sur le virus avant de passer les douanes. Une unité de quarantaine spécifique a été ouverte et accueille les cinq malades dont la contamination a été confirmée. L’hôpital où est décédé le premier malade d’Ebola dans le pays a été fermé indéfiniment.
Un centre d’opération spéciale a été établi à Lagos avec des experts locaux et étrangers afin de réunir les éléments sur tout nouveau cas au Nigeria. Dans le pays, des messages radio et télévisés sont diffusés pour informer sur la maladie.
L’Afrique du Sud et l’Ouganda, qui a déjà connu dans le passé des épidémies d’Ebola, ont envoyé des équipes médicales et un laboratoire mobile en Afrique de l’Ouest, tout comme la France et le Royaume-Uni.
En Europe où le commissaire européen chargé de la Santé, Tonio Borg, a qualifié d' »extrêmement faible » le risque de propagation au continent de l’épidémie, nombre de pays (la Suède, le Danemark, la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie notamment) n’ont pas encore pris de mesure tandis que les autres mettaient en ordre de marche leurs systèmes de réponse d’urgence.
En Belgique, un passager contaminé ou suspect serait transféré vers l’hôpital universitaire le plus proche mais aucun hôpital n’est équipé pour traiter un cas Ebola avéré, selon Nathan Clumeck, le chef de service du CHU Saint Pierre à Bruxelles. Il faudrait le transférer à l’étranger.
En Grèce, qui est l’une des portes d’entrée dans l’UE de l’immigration illégale, les autorités ont souligné « que s’agissant de la population immigrée, la situation est sous contrôle concernant les centres de rétention; quant aux entrées illégales dans le pays, le pourcentage d’arrivée en provenance des pays +suspects+ est infinitésimal voire nul, estimé à 1 migrant sur 6.500 ».
En Suisse, une équipe médicale spécialisée est prête à intervenir dans l’avion transportant un cas suspect et l’a fait en juillet. Les hôpitaux universitaires genevois sont également préparés.
Il n’y a pas de mesures spécifiques à l’aéroport londonien d’Heathrow, premier aéroport international en nombre de passagers.
En Allemagne, à l’aéroport de Francfort, le troisième européen, il n’y a pas de « mesures actives » prises pour le moment. Mais un protocole a été mis en place en cas de soupçons et la clinique universitaire est prête à recevoir des cas.
La France a activé des procédures de prise en charge des passagers venant des zones contaminées, fournis des conseils d’hygiène à ses ressortissants sur place et des dépliants sur le virus aux compagnies aériennes. Elle a également choisi des hôpitaux et laboratoires de référence.
Aux Etats-Unis, où des experts jugent inévitable l’arrivée de personnes infectées, l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) a « transmis des instructions aux médecins et aux autres personnels médicaux pour identifier les symptômes, établir le diagnostic et traiter les malades ». Les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont déclenché mercredi leur alerte sanitaire maximum pour mobiliser toutes les ressources nécessaires afin de faire face au risque présenté par l’épidémie.
En Russie, les autorités ont annoncé avoir « vérifié au cours des dernières 24 heures 45 vols en transit en provenance de pays de l’ouest de l’Afrique touchés par l’épidémie », sans trouver aucun cas.
Au Japon et en Corée du Sud, les autorités ont invité leurs ressortissants dans les pays touchés à les quitter immédiatement. La Corée du Sud a également décidé d’accélérer la mise en quarantaine des personnes rentrant de ces pays.
Cuba a également accru sa vigilance dans les ports et les aéroports vis-à-vis de toute personne arrivant des pays concernés.
Dans les pays du Golfe persique, la compagnie Emirates a suspendu ses vols vers la Guinée. Un cas suspect a été annoncé en Arabie saoudite chez un Saoudien de retour de Sierra Leone. Le malade est mort mais la contamination par le virus Ebola n’a pas été confirmée. L’Arabie saoudite a rappelé à l’occasion avoir suspendu l’octroi de visas à des personnes venant du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée.
 TV5MONDE Londres (AFP) – 08.08.2014 – Par Maureen COFFLARD avec les bureaux internationaux de l’AFP © 2014 AFP

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Arrivée en provenance du Libéria du prêtre catholique espagnol infecté par le virus Ebola sur la base aérienne de Torrejon près de Madrid pour être hospitalisé afp.com – Inaki Gomez

Ebola, portrait d’un virus tueur

Tv5Monde Conakry (AFP) – 08.08.2014
Le virus Ebola, en grande partie responsable de l’épidémie de fièvre hémorragique qui sévit depuis janvier avec près de 1.000 morts en Afrique de l’Ouest, figure parmi les plus contagieux et mortels chez l’homme, qu’il peut tuer en quelques jours.
Selon l’OMS, qui a décrété vendredi la mobilisation mondiale en instituant « une urgence de santé publique de portée mondiale », il s’agit de l’épidémie « la plus importante et la plus sévère » depuis la découverte de ce virus en 1976.
L’épidémie frappe plusieurs pays d’Afrique de l’ouest: selon le dernier bilan de l’OMS, établi au 4 août, le virus a causé la mort de 363 personnes en Guinée, 286 en Sierra Leone et 282 au Libéria. Jeudi, le Nigéria faisait état d’un deuxième décès.
Le taux de mortalité se situerait entre 55 et 60%.
Le virus Ebola, qui provoque des « fièvres hémorragiques », tient son nom d’une rivière du nord de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré en 1976. Cinq souches différentes ont été identifiées (Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston, Forêt de Taï). Les trois premières sont particulièrement redoutables avec des taux de mortalité pouvant atteindre 90% chez l’homme, selon l’OMS.
Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) se transmet par contact direct avec le sang, le sperme, la salive, la sueur, les vomissures et les matières fécales ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés, vivants ou morts. Les rituels funéraires, au cours desquels parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission.
La chasse et la consommation d’animaux de brousse peuvent également entraîner la contamination.
Néanmoins, la cause première des poussées épidémiques reste mystérieuse et le réservoir naturel du virus demeure inconnu même si on estime qu’il se situe dans les forêts tropicales d’Afrique et du Pacifique occidental. Certaines études montrent que la chauve-souris participerait au cycle de transmission du virus et serait même son « hôte naturel » selon l’OMS, alors que les primates, comme les humains, en seraient les hôtes accidentels.
Après une période d’incubation de deux à 21 jours, la « fièvre hémorragique à virus Ebola » se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires, céphalées et maux de gorge.
Elle est souvent suivie de vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, insuffisance rénale et hépatique et hémorragies internes et externes. Les cas graves sont placés en unité de soins intensifs et les malades, déshydratés, doivent être mis sous perfusion.
Il n’existe aucun vaccin spécifique homologué pour la fièvre hémorragique à virus Ebola. Plusieurs sont en cours d’essai et l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) a évoqué la possibilité d’un vaccin à la mi-2015.
Concernant le traitement de la maladie, des chercheurs américains font état depuis le début de l’année d’un sérum appelé « Zmapp », qui s’est révélé très efficace sur les singes. Zmapp, administré fin juillet pour la première fois à des humains, deux Américains, semble avoir atténué rapidement leurs symptômes. Il s’agit d’un cocktail de trois anticorps dits « monoclonaux », c’est à dire capables de reconnaître les cellules infectées par le virus et de déclencher une réaction immunitaire.
Pour éviter la transmission du virus, l’OMS préconise nombre de mesures de précaution. La mise en quarantaine des locaux infectés, le cantonnement des animaux, la désinfection systématiques des élevages de porcs ou de singes ou l’abattage des animaux infectés. Pour les humains, l’OMS recommande de ne pas s’approcher des malades et de cuire soigneusement la viande. Elle recommande au personnel soignant de porter des protections individuelles, notamment des gants et des masques et de se laver régulièrement les mains.
© 2014 AFP

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A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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