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 Jeune Afrique août 2014
 Carte interactive : où sont enterrés les soldats africains morts pour la France ?
 Des dizaines de milliers d’Africains sont morts pour la France lors des deux guerres mondiales. La plupart sont inhumés dans des cimetières militaires français, situés en métropole et en Afrique du Nord.

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C’était il y a près de cent ans. Au cours de l’été 1914, les grandes puissances européennes basculent dans un conflit total et meurtrier : la Première guerre mondiale. Pendant quatre longues années, jusqu’en novembre 1918, elles s’entredéchirent avec les premiers moyens militaires modernes, provoquant une saignée de près de vingt millions de personnes sur le vieux continent. Parmi les victimes, environ 35 000 soldats africains qui ont donné leur vie pour la France.

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Ces hommes, dont la majorité était des « Tirailleurs sénégalais » – en réalité originaires de l’ensemble des anciennes colonies d’Afrique occidentale et équatoriale française -, sont aujourd’hui quasiment tous enterrés dans des nécropoles ou cimetières militaires en France. Instauré dès 1914, le « droit à la restitution », proposant aux familles de récupérer les dépouilles, a en effet très peu fonctionné avec les soldats africains.
« Cela s’explique pour plusieurs raisons, souligne Liliane Chanson, membre de la direction de la Mémoire, du patrimoine et des archives au ministère français de la Défense. Il y a d’abord le fait que la guerre de 14-18 a été une grande boucherie et que beaucoup de corps n’ont pu être retrouvés ou identifiés. Ensuite, avec les moyens de communication de l’époque, il était aussi difficile de retrouver les familles en Afrique. Enfin, certaines préféraient laisser leurs proches aux côtés de leur frères d’armes, dans une sépulture militaire, plutôt que de les faire rapatrier ».

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En 1941, ces tirailleurs sénégalais vont grossir les troupes de la France libre,
La plupart des victimes africaines du Premier conflit mondial reposent donc en France, dans des ossuaires ou des sépultures individuelles. Les choses sont un peu différentes pour les quelque 35 000 soldats du continent tombés pour la libération française durant la Seconde guerre mondiale. Si certains sont enterrés dans des nécropoles de l’hexagone, comme celle de La Doua, près de Lyon, beaucoup sont inhumés dans des cimetières militaires français en Afrique du Nord. « Cela tient au fait que de nombreux combats ont eu lieu dans cette zone, explique Liliane Chanson. Les combattants maghrébins tués pendant cette période ont donc été directement enterrés sur place. »
Ces cimetières français à l’étranger sont entretenus par les ministères français des Affaires étrangères et de la Défense. Les services de ce dernier ont par ailleurs mis en place Mémoire des Hommes, un site internet dédié à la recherche des sépultures des soldats morts pour la France. Si vous êtes descendant de « tirailleur », vous pourrez peut-être y découvrir où votre aïeul est enterré.
Benjamin Roger
Carte interactive -Cliquez sur les repères pour faire apparaitre les données (nombre de soldats tués, Première guerre mondiale, Seconde guerre mondiale…) de chaque cimetière.
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Note complémentaire  :
Histoire A la nécropole du Natus, le 11 novembre, on se souvient des soldats africains morts pour la France au camp du Courneau durant la Première Guerre mondiale

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 Au  camp du Courneau : 400 baraques en bois et un hôpital de campagne y ont été bâtis pour accueillir les soldats du corps des tirailleurs sénégalais. © PhotoPhoto D. R.
Les autorités civiles et militaires vont se recueillir à la nécropole du Natus située route de Cazaux, à proximité la piste 214 qui relie la route de Cazaux au Pyla. Durant de longues années, cette nécropole a été surnommée le « cimetière des Sénégalais ».
Lors de la Première Guerre mondiale, ce sont quelque 165 000 hommes venus de l’ancienne Afrique occidentale française qui ont été enrôlés pour combattre sur le front. Ces soldats, excellents combattants, ont souffert des rigueurs du climat surtout durant l’hiver et il a fallu les transférer au sud de la France pour qu’ils retrouvent une bonne santé. Treize camps ont été construits dont celui destiné à abriter 20 000 tirailleurs sénégalais à La Teste-de-Buch, le camp du Courneau. Il comprenait environ 400 baraques en bois et un hôpital de campagne de 950 lits. Hélas, certains de ses soldats malades n’ont pas survécu.
La nécropole nationale du Natus est là pour rappeler que 956 soldats d’Afrique noire, appelés tirailleurs sénégalais, sont morts au camp du Courneau durant la Première Guerre mondiale. Au début, les malades qui y décédaient étaient enterrés dans les cimetières de La Teste et d’Arcachon. Mais face à l’augmentation du nombre de décès, l’autorité militaire a demandé, en juin 1916, la mise à disposition d’un lieu dédié, au Natus. Le Conseil municipal de La Teste ayant émis un avis favorable, les soldats décédés au camp furent inhumés au cimetière du Natus qui sera agrandi en 1917.
Sortis de l’anonymat
On ne peut aborder le camp du Courneau sans évoquer le film très émouvant de Serge Simon, « Une Pensée du Courneau », un documentaire qui revient sur l’histoire de tous ces soldats africains morts, non pas au front les armes à la main, mais dans leur camp à cause de maladies respiratoires. On y apprend qu’un programme de vaccinations expérimentales mené par l’Institut Pasteur et la médecine militaire fut mis en place mais s’avéra inefficace. Malgré une prise de conscience de cette situation alarmante, qui déclencha même un débat à l’Assemblée nationale, le camp ne ferma pas.
Par ailleurs, deux historiens locaux, Patrick Boyer et Jean-Michel Mormone (1), ont retrouvé les noms, bataillons et dates de décès de chaque tirailleur. Ils ont sorti de l’anonymat, 69 soldats originaires du Bénin, 94 du Burkina Faso, 211 de Côte d’Ivoire, trois du Cameroun, quatre de France, 118 de Guinée, cinq de Madagascar, 306 du Mali, 11 de Mauritanie, 24 du Niger, un du Nigeria, 11 de Russie, 78 du Sénégal, auxquels s’ajoutent les 21 soldats qui n’ont pas encore été identifiés.
23 août 2014 source

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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