Ebola : il faut agir, sans délai – appel MSF

 LE MONDE | 04.09.2014 à 12h41
Editorial  du « Monde » Face à une épidémie de fièvre Ebola sans précédent depuis quarante ans que ce virus est connu, la communauté internationale, et tout particulièrement les pays occidentaux, est mise devant ses responsabilités.
En première ligne sur le terrain et souvent bien seule, l’association Médecins sans frontières (MSF) dénonce « l’inaction » des grands pays. « Le monde est en train de perdre la bataille contre la pire épidémie d’Ebola », a dit la présidente internationale de l’ONG devant les Etats membres de l’ONU, à New York, mardi 2 septembre. MSF appelle « les pays disposant de capacités de réponse en cas de catastrophe d’origine biologique, et notamment de ressources médicales civiles et militaires, à les envoyer en Afrique de l’Ouest ».
C’est bien une catastrophe qui se déroule sous nos yeux. L’épidémie s’aggrave, elle s’étend. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 3 500 le nombre de cas et à 1 900 celui des décès (plus que toutes les précédentes épidémies d’Ebola réunies). Près de 40 % de l’ensemble des cas se sont révélés au cours des trois dernières semaines. L’épidémie gagne de nouvelles régions dans les pays affectés, comme en Guinée, et fait peser la menace sur d’autres Etats.
Sur le terrain, les systèmes de santé, déjà fragiles ou absents dans certaines zones, sont au bord de la rupture. Les structures mises en place par les organisations humanitaires, au premier rang desquelles MSF, et leurs personnels s’épuisent dans un combat quotidien contre la mort.
Les pays développés disposent de moyens sans commune mesure avec ceux existant dans les régions touchées par le virus. Ils sont capables d’envoyer des corps expéditionnaires pour intervenir contre des régimes dictatoriaux ou des mouvements armés terroristes. Ils possèdent cette même capacité pour des interventions sanitaires.
La France, par exemple, peut mobiliser sa « réserve sanitaire », regroupant des milliers de médecins et soignants volontaires, et s’appuyer sur le service de santé des armées. Ce dernier est très bien doté, que ce soit en personnel compétent et formé à la réponse aux agents biologiques ou en matériel. Quelques réservistes sanitaires ont déjà été envoyés dans les pays touchés. Mais c’est une goutte d’eau qui n’éteindra pas l’incendie Ebola.
La communauté internationale doit se mobiliser davantage. Faut-il attendre que l’ONU ou l’Union européenne se mettent d’accord sur un type d’intervention pour apporter une réponse à une urgence sanitaire ? Non, c’est sans délai qu’il faut renforcer sur place les structures et les personnels indispensables pour prendre en charge les malades, assurer le suivi épidémiologique des personnes en contact avec eux et étendre l’accès aux soins aux populations qui n’en bénéficient pas. Ce qui suppose que les pays africains, eux aussi, prennent leur part de responsabilité.
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Carte source Le Monde

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Dernière minute 05 septembre 2014
L’épidémie du virus Ebola a fait plus de 2 000 morts. Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé donné vendredi 5 septembre, le virus a fait 2 097 morts, sur 3 944 cas confirmés en Afrique de l’Ouest.

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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