LE MONDE ( Extrait ) | 04.09.2014| Par Rémi Barroux
Quatre cents décès recensés en une semaine. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest n’en finit pas de s’étendre. Mercredi 3 septembre, le gouvernement guinéen a annoncé qu’un nouveau foyer avait été décelé dans la ville de Damaro, dans la préfecture de Kérouane, dans le sud-est du pays, une zone jusque-là épargnée.
Ces neuf nouveaux cas se situent à proximité de la région la plus infectée, là où le virus est apparu en Guinée en mars. « L’épidémie est repartie à la hausse, le nombre de patients en une semaine a triplé et les risques de propagation sont beaucoup plus importants aujourd’hui que durant les premiers mois », témoigne Marc Poncin, coordinateur pour Médecins sans frontières (MSF) à Conakry, la capitale guinéenne. Le Nigeria compte désormais 17 cas confirmés dont trois à Port-Harcourt.
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« PAS ASSEZ DE MONDE SUR LE TERRAIN POUR INTERVENIR »
La vice-présidente de MSF France, Isabelle Defourny, regrette aussi les retards pris au niveau international. « Pendant plusieurs mois, l’OMS a considéré l’épidémie comme un épisode classique, c’est-à-dire localisé, circonscrit, alors que le virus circulait, que les villes étaient atteintes. Il fallait prendre la mesure de ces nouvelles caractéristiques plus rapidement », explique-t-elle au Monde.
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Sur le terrain, la tension et la fatigue dues à la multiplication des foyers d’épidémie, au nombre de malades et à l’insuffisance des moyens, sont extrêmes. « Ce qui pouvait être suffisant au début ne l’est plus. Il faut mouiller la chemise », témoigne Marc Poncin.