Le soutien inattendu d’un UMP, Frédéric Lefebvre qui dénonce le « déferlement de haine » subi par François Hollande (lettre de soutien dans une tribune publiée sur le Huffington Post)

Le Point 11/09/2014
Frédéric Lefebvre, député UMP des Français d’Amérique du Nord, a dénoncé jeudi le « déferlement de haine » subi par François Hollande et désapprouve la « menace de grève de la gouvernance » brandie par une partie de l’UMP refusant toute cohabitation.
« Oui monsieur le Président je comprends ceux qui vous en veulent de ne pas tenir vos promesses ou au contraire ceux qui vous en veulent d’en tenir certaines. C’est le débat démocratique. » Mais « non monsieur le Président, je ne me satisfais pas des attaques, injures auxquelles vous êtes confronté », écrit M. Lefebvre dans une tribune publiée par le Huffington Post, titrée « Respectons nos Présidents, nous les avons choisis ».
Pas plus hier qu’aujourd’hui, je n’apprécie le déferlement de haine sur un homme fut-il d’une sensibilité politique opposée à la mienne. Et j’aurais aimé que l’opposition ait la même retenue lors du précédent quinquennat… Je le disais déjà haut et fort à l’époque », poursuit l’ancien conseiller parlementaire, puis secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy.
« N’oublions pas que les présidents sont, comme le disait Michel Debré, la +clé de voûte de nos institutions+… Affaiblir le président, quelle que soit sa couleur politique, c’est affaiblir les institutions dont nous sommes les ardents défenseurs depuis 1958 », écrit M. Lefebvre. « Parce que vous avez été légitimement élu, je ne vous dénie pas le droit de gouverner », écrit-il encore à l’adresse de François Hollande.
« Faut-il ajouter au déchaînement de haine de certains dans la majorité une menace de grève de la gouvernance en cas de dissolution pour chasser +manu militari+ le président élu démocratiquement il y a 26 mois ? Je ne le souhaite pas pour mon pays », poursuit le député des Français de l’Etranger, alors qu’une partie de l’UMP clame qu’elle refuserait toute cohabitation avec François Hollande en cas de victoire lors d’élections législatives anticipées, de manière à provoquer dans cette hypothèse la démission du chef de l’Etat.
Les échos 11/09/2014

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Lefebvre (UMP) dénonce le « déferlement de haine » subi par Hollande

Respectons nos Présidents », la lettre de soutien de Frédéric Lefebvre à François Hollande
 Le député UMP des Français d’Amérique du Nord dénonce, dans une tribune sur le Huffington Post, un « déferlement de haine » contre le président de la République. Il invite l’opposition à faire preuve de critiques constructives.
En ces temps agités pour François Hollande – la parution du brûlot de son ex-compagne Valérie Trierweiler, les attaques avérées ou non d’Aquilino Morelle , les mauvais chiffres de la croissance – le président de la République reçoit jeudi un soutien pour le moins inattendu.
Dans une tribune publiée sur le Huffington Post, Frédéric Lefebvre, député UMP des Français d’Amérique du Nord et ancien ministre, s’adresse fictivement au président de la République. « Parce que vous avez été légitimement élu, je ne vous dénie pas le droit de gouverner. J’ai une conception trop exigeante de mon engagement politique », écrit-il, dénonçant les « attaques » et « injures » subies par le chef de l’Etat.
 « Pas plus hier qu’aujourd’hui je n’apprécie le déferlement de haine sur un homme fut-il d’une sensibilité politique opposée à la mienne. Et j’aurais aimé que l’opposition ait la même retenue lors du précédent quinquennat… Je le disais déjà haut et fort à l’époque », ajoute Frédéric Lefebvre.
Respecter la fonction présidentielle et les institutions
Qu’on ne s’y trompe pas, ce billet intitulé « Respectons nos Présidents, nous les avons choisis » n’est pas un plaidoyer en faveur de François Hollande et de sa politique mais un appel à respecter l’homme et la fonction présidentielle.
Bien qu’il conteste ses choix politiques, épinglant notamment « une France étouffée par l’impôt et fragilisée par l’absence de confiance », l’ancien secrétaire d’Etat aux PME du gouvernement Fillon III appelle ses camarades politiques de la droite et du centre à se montrer « respectueux des institutions ». « Affaiblir le Président, quelle que soit sa couleur politique, c’est affaiblir les institutions dont nous sommes les ardents défenseurs depuis 1958 », rappelle-t-il.
Le tout sauf Hollande n’est pas plus respectable que le tout sauf Sarkozy, juge ainsi l’ancien porte-parole de l’UMP qui déclare ne pas vouloir « mêler lâchement ma voix à la meute qui veut vous « couper la tête« . « Soyons constructifs… et critiques sur le poids des impôts que mesurent tant les Français ces jours-ci, sur la recrudescence de l’insécurité ou sur le chômage qui ne cesse d’augmenter », lance-t-il à l’intention de la droite.
Frédéric Lefebvre appelle ainsi à en finir avec la « vieille politique rance qu’il faut balayer » et à préférer la critique constructive à l’opposition systématique. Il épingle notamment les parlementaires de droite pour ne pas avoir manifesté leur soutien à la réaction de la France au massacre des chrétiens en Irak, ou bien ne pas avoir voté les baisses de charges, sous prétexte que ces propositions émanaient de l’actuelle majorité.
Contrer la montée du Front National
Frédéric Lefebvre privilégie ainsi la sanction démocratique à l’acharnement médiatique et laisse aux Français le soin de juger l’action du chef de l’Etat en fin de mandat. » C’est lors de cette échéance qu’il reviendra aux Français de confirmer ou d’infirmer leur décision de 2012″, écrit-il.
Alors qu’un sondage IFOP pour le Figaro Magazine vient de révéler que 44 % des Français et 68 % des sympathisants de l’UMP souhaitent que la droite refuse une cohabitation en cas de victoire à des élections législatives anticipées, Frédéric Lefebvre lance un appel aux responsabilités afin d’éviter une « grève de la gouvernance » nuisible au pays.
Un refus de l’UMP risquerait ainsi de favoriser l’alternative du Front National, redoute-t-il. « C’est le FN qui a dit oui à la cohabitation en cas de dissolution. Ce parti de l’excès, de l’isolement et du repli est à nos portes. Cela nous oblige », justifie-t-il. Pour regagner la confiance des Français et éviter « une crise de régime », il faut mettre fin à la « guerre larvée entre la droite et la gauche », conclut Frédéric Lefebvre
Aurelie Abadie / Journaliste | Le 11/09/2014

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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