C’est une première : des grandes marques s’engagent à augmenter le salaire minimum dans les usines cambodgiennes. Elles se disent même prêtes à payer plus cher les produits manufacturés, alors que le bas coût de la main-d’œuvre leur permettait jusqu’ici de faire de substantiels profits.
Dans un courrier adressé le 18 septembre au gouvernement, huit marques – dont Zara, H&M, et New Look – se sont engagées à faire en sorte que leurs « pratiques commerciales permettent de payer un salaire convenable aux ouvriers » (The Guardian).
Cet engagement a été pris au lendemain d’une campagne mondiale demandant aux grandes marques de soutenir l’augmentation du salaire des quelque 600 000 travailleurs du textile.
Pendant deux jours, les usines de Phnom Penh ont été désertées par leurs ouvriers, qui se sont rassemblés dans les rues de la capitale pour exiger une augmentation de leur salaire mensuel (South China Morning Post), celui-ci – 100 dollars mensuels – étant insuffisant pour vivre décemment.
Trois cents usines au Cambodge ont participé (Global Voices Online), et cette action a particulièrement mobilisé aux USA et au Canada (La Presse).
L’appel semble efficace, car « une augmentation du salaire minimum actuel pourrait être décidée le mois prochain. Les syndicats demandent que le salaire plancher soit porté à 177 dollars ». Mais cette avancée reste néanmoins mitigée, du fait de la réticence de certaines marques européennes et américaines – Puma, Mark&Spencer – qui sont restées silencieuses à la suite des manifestations. Persévérants, les ouvriers tentent une ultime mobilisation aujourd’hui devant le ministère du travail (Radio Free Asia).
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Frédéric Baylot
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