Le Sénat retrouve son visage conservateur : navrant !

L’Humanité – Éditorial par Maurice Ulrich – Mardi, 30 Septembre, 2014

Photo Martin Bureau/AFP
Présidence du Sénat… Voilà donc le navrant débat politique du jour. Il est aussi vain que le retour, pourtant annoncé comme celui du messie, de l’ancien président de la République. À droite, rien de nouveau, et s’il est quelque chose à retenir du premier meeting de ce dernier dans le Nord, c’est que même ses mimiques n’avaient rien de changé.
Quel affrontement nous promet-on pour aujourd’hui  ? Qui de Gérard Larcher ou de Jean-Pierre Raffarin l’emportera pour la présidence du Sénat ? Qui dirigera le groupe UMP, que feront les centristes ? Sur le terrain dévasté laissé par la politique d’un gouvernement qui a rejeté toutes les occasions de construire une politique de gauche pour voir la droite redevenir majoritaire dans la Haute Assemblée et le FN y entrer, voilà donc le navrant débat politique du jour. Il est aussi vain que le retour, pourtant annoncé comme celui du messie, de l’ancien président de la République. À droite, rien de nouveau, et s’il est quelque chose à retenir du premier meeting de ce dernier dans le Nord, c’est que même ses mimiques n’avaient rien de changé. Et c’est cette droite qui voudrait revenir aux affaires. 
Mais pour quel projet, grands dieux, car en réalité le gouvernement actuel, en s’enfermant dans la spirale dépressive de l’austérité, fait déjà tout, pardon pour l’expression, le sale boulot. Pierre Gattaz a beau jeu d’en demander toujours plus quand le pouvoir, dès son arrivée, lui a offert ses services. Mais la contrepartie, elle était hier, dans le plan d’économies annoncées pour la Sécu. Il faut bien les trouver, les quarante milliards du pacte de compétitivité pour le patronat. Et c’est bien d’une inversion des priorités qu’il s’agit, d’un véritable renversement de perspective.
À la base de la Sécurité sociale, il y avait l’idée que la richesse produite dans les entreprises devait contribuer à la santé de tous et de la nation. Aujourd’hui, c’est la santé de tous qui va être mise à mal pour contribuer à la richesse des entreprises et de leurs actionnaires, alors même que le patronat ne s’engage sur rien mais veut tout et alors même que l’emploi est au centre du financement de la protection sociale. Le débat sur la Sécu, de ce point de vue, le démontre à l’envi. Ce n’est pas la santé qui nous coûte, c’est le capital.
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