Japon : coup dur pour Shinzo Abe et ses « Womenomics »

Le Monde 22/10/2014
Elles étaient censées incarner une nouvelle manière de faire de la politique dans l’Archipel et donner de la consistance au projet du gouvernement nippon.

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Las, pour elles, l’expérience a tourné court. Moins de deux mois après leur nomination, Yuko Obuchi et Midori Matsushima, deux des cinq femmes ministres (sur dix-huit) dans le cabinet de Shinzo Abe, ont été poussées à la démission, lundi.
Chargée de l’économie, du commerce et de l’industrie, Mme Obuchi faisait depuis plusieurs jours l’objet d’attaques en règle concernant des irrégularités dans l’utilisation de ses financements politiques entre 2009 et 2012. Son ex-collègue de la justice, elle, était accusée par l’opposition d’avoir distribué à ses soutiens des éventails à son effigie, en violation de la loi électorale, rapporte la BBC.
Echaudé par le précédent de 2006-2007, lorsque, déjà premier ministre, il avait dû faire face au retrait forcé de trois de ses ministres et au suicide d’un autre – pour les mêmes motifs –, Shinzo Abe n’a rien fait pour défendre ses collaboratrices, observe le Japan Times.
Cette affaire va indubitablement écorner son image, lui qui avait fait de la promotion des femmes dans la société l’un des piliers de sa politique (baptisée « Womenomics »), estime le quotidien, tout comme l’Asahi Shimbun.
Elle survient surtout au plus mauvais moment pour le chef du gouvernement, alors qu’il s’interroge sur un relèvement de la TVA (de 8 % à 10 %), lequel pourrait déclencher les foudres des électeurs, expliquent le FT et le WSJ. Les faucons budgétaires y voient une nécessité pour assainir les finances publiques ; d’autres considèrent que cela ferait dérailler la reprise économique naissante.
S’il veut éviter une nouvelle déconvenue personnelle, Shinzo Abe va devoir louvoyer habilement. D’autant, conclut le New York Times, que ses trois autres ministres femmes sont la cible de vives critiques pour leurs opinions d’extrême droite…

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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