Nigeria : Femmes et jeunes filles enlevées : le supplice des victimes de Boko Haram

Le Monde 29/10/2014
Après avoir été arrachées à leurs proches, que deviennent les victimes de Boko Haram ?

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Dans un rapport rendu public lundi, Human Rights Watch répond à cette lancinante question. Principal enseignement de ce document de 63 pages, riche en témoignages : les femmes et les jeunes filles enlevées par le groupe islamiste nigérian – plus de 500 depuis 2009, chrétiennes pour l’essentiel – sont envoyées « en première ligne » afin de combattre l’armée régulière, rapporte la BBC.
De la chair à canon utilisée sans scrupule sur la ligne de front d’un conflit qui a déjà fait plus de dix mille morts. Celles qui ont eu la chance de recouvrer la liberté décrivent toutes, avec des mots parfois crus, l’horreur de leur captivité : les mariages forcés, les conversions à l’islam sous la contrainte, les viols – autant de récits édifiants dont le Time, le CS Monitor et le LA Times se font l’écho.
La cruauté n’est pas l’apanage des seuls combattants : leurs femmes aussi les pousseraient à commettre les pires exactions, souligne le Daily Telegraph. Lorsque, par un heureux hasard, elles parviennent à échapper à cet enfer, les jeunes infortunées, malgré leurs nombreuses séquelles physiques et psychologiques, sont rarement soutenues. Au contraire, elles se heurtent à une « culture du silence » qui les pousse à ne pas s’épancher. « Quand je suis rentrée à la maison après m’être enfuie, on m’a dit de ne pas m’appesantir sur ce que j’avais vécu », explique l’une d’elles, citée par The Independent.
Et que dire des 219 lycéennes enlevées en avril, toujours retenues captives ? Seront-elles bientôt libérées ? L’incertitude demeure car, notent The Week et le Huffington Post, Boko Haram est une organisation émiettée, dont les différentes factions ne visent pas le même objectif. Murtala Opoola, du Daily Trust, appelle à la prudence, échaudé par le prétendu cessez-le-feu du 17 octobre qui, une fois de plus, s’est mué en « attente déçue ».

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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