Europe – Election présidentielle : En Roumanie, une victoire pour l’Etat de droit ?

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Jamais, dans la Roumanie postcommuniste, un responsable politique issu d’une minorité n’avait encore accédé à la magistrature suprême.

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A 55 ans, Klaus Iohannis, d’origine allemande, vient de briser cet état de fait. Déjouant les pronostics, le dirigeant libéral, maire depuis 2000 de Sibiu (centre), a remporté dimanche, avec près de 55 % des voix, le second tour de l’élection présidentielle face à son adversaire, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta, de treize ans son cadet.
Une victoire inattendue, que M. Iohannis doit surtout à la mobilisation massive des jeunes et de la diaspora en sa faveur, souligne le Financial Times.
aVictor-Ponta-Prime-Minister-Romania_optParmi les quatre millions de Roumains vivant à l’étranger pour des raisons économiques (la Roumanie est le deuxième pays le plus pauvre de l’UE, derrière la Bulgarie), beaucoup battent froid à M. Ponta, dont ils se disent déçus.
Longtemps favori, celui-ci a mené une « campagne nauséabonde qui lui a explosé à la figure », observe le NY Times, évoquant son insistance à stigmatiser les croyances religieuses de son adversaire, un luthérien. En échouant à organiser de manière convenable le vote des citoyens de l’étranger et en jouant les fats, il s’est également attiré les foudres de l’électorat urbain, ajoute Bloomberg.
Malgré ce revers cinglant, il a assuré qu’« qu[‘il] poursuivrai[t] le mieux possible sa tâche de premier ministre », fonction qu’il occupe depuis mai 2012. Mais il y a fort à parier que les pressions politiques vont se durcir pour le pousser à la démission, prédit le Wall Street Journal.
Die Welt se réjouit en tout cas du triomphe de M. Iohannis, « le meilleur résultat envisageable pour la Roumanie ». En effet, pour le quotidien allemand, un succès de M. Ponta aurait placé tous les pouvoirs entre ses mains et lui aurait permis de vassaliser la justice, le président ayant le pouvoir de nommer juges et procureurs. De quoi, à coup sûr, fragiliser l’Etat de droit…
Le Monde  18/11/2014

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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