Un trésor « nazi » partagé entre Suisse et Allemagne

Le Musée des beaux-arts de Berne a choisi finalement d’accepter le cadeau douteux offert par Cornelius Gurlitt.

Décédé en mai 2013 à l’âge de 81 ans, ce fils d’un marchand d’art chargé par les nazis de confisquer les œuvres d’art  « dégénérées » a légué tout son héritage au musée de Berne… Soit « la collection d’art la plus inattendue, la plus sulfureuse et la plus controversée de l’histoire récente » juge Le Temps.

D’abord réticent, le musée a finalement accepté ce « trésor nazi », détaille Swissinfo, qui comporte 1 500 œuvres – dont certaines volées à des juifs par les nazis – et s’élève à près d’un milliard d’euros.

Parmi les différents tableaux, dessins et sculptures retrouvés, on dénombre des œuvres de Courbet, Picasso, Chagall, Matisse et Toulouse-Lautrec précise Il Messagero.

Les négociations ont duré des mois avant que l’Allemagne et la Suisse ne se mettent d’accord sur l’héritage de Cornelius Gurlitt, précise Der Spiegel, qui titre : « La collection va à la Suisse, les œuvres d’art spoliées restent en Allemagne ».

Au total, environ 500 œuvres dont l’origine est litigieuse seront conservées dans un premier temps en Allemagne en attendant que la lumière soit faite sur leur provenance.

Recensées sous l’appelation de « butin de Munich », ces pièces à l’origine douteuse peuvent être consultées sur le site German Lost Art, et « les éventuels réclamants doivent se manifester », conclut Le Temps. C’est le magazine allemand Focus qui avait dévoilé au grand jour toutes les œuvres rassemblées par Cornelius Gurlitt, il y a un an, en novembre 2013.

Le Monde 27/11/2014