Suisse – Plan anti-immigration : le non raisonné

Le scénario du 9 février ne s’est finalement pas répété.
Neuf mois après avoir approuvé l’initiative « Contre l’immigration de masse » de l’Union démocratique du centre (UDC), les électeurs suisses ont rejeté dimanche, à 74,1 %, celle d’Ecopop, baptisée « Halte à la surpopulation » et visant à imposer une nouvelle limitation de l’immigration au nom de la « préservation durable des ressources naturelles ».
Sans doute le projet de cette organisation de défense de l’environnement leur a-t-il paru trop radical (Die Zeit). Ecopop proposait de fixer le plafond du solde migratoire annuel à 0,2 % de la population et exigeait que la Suisse consacrât 10 % de l’ensemble de son budget d’aide au développement à la promotion du planning familial dans les pays en développement, indique Swissinfo.ch.
Nul doute qu’un résultat favorable eût placé la Confédération un peu plus en porte-à-faux qu’elle ne l’est déjà avec l’Union européenne.
Concrètement, le nombre d’immigrants autorisés à pénétrer sur le sol helvète eût été abaissé de 80 000 à 16 000 par an, notent le Guardian et la BBC, laquelle rappelle que 23 % de la population suisse est d’origine étrangère.
Alors qu’Ecopop a fustigé le caractère nauséabond de la campagne menée contre elle et des propos captieux visant à l’assimiler à la droite xénophobe, d’autres se réjouissent de son cuisant échec. Thierry Meyer, rédacteur en chef de 24heures, juge ainsi que « la raison l’a emporté » face à un « texte dangereux et inconséquent » dont « la seule destination possible [était] la poubelle ».
Son alter ego de La Tribune de Genève, Pierre Ruetschi, affiche la même satisfaction et loue un peuple « qui ne s’est pas laissé abuser par les peurs et les slogans ». Et maintenant ? Pour Yves Petignat, du Temps, la Suisse ne peut faire l’économie d’un débat de fond sur les limites de la croissance, question cruciale qui n’a toujours pas trouvé de réponse.
Le Monde 03/12/2014

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
Cet article, publié dans Démocratie, Europe, Politique, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.