Economie – Du timbre au Doliprane, la valse des étiquettes

LE MONDE |  Mis à jour le 02.01.2015

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Du timbre à l’électricité, ce qui augmentera ou baissera en 2015

Passage en revue des principales hausses et des quelques baisses attendues en 2015.
Le timbre rapide : +15 %
C’est la hausse la plus spectaculaire de janvier : affranchir une lettre simple au tarif rapide coûtera 0,76 euro, soit 15 % de plus que jusqu’à présent. Le timbre vert, pour livraison à J + 2, passera à 0,68 euro (+ 11,5 %). Des ajustements jugés « indispensables » par La Poste pour compenser la chute des volumes de courrier. En revanche, l’entreprise publique ne touche pas au tarif du produit de communication commerciale, majoritairement utilisé par les PME, et limite entre 1 % et 3 % la hausse visant les courriers industriels et publicitaires. Motif invoqué : une volonté de préserver « la compétitivité des entreprises. ». La tarification des colis est simplifiée.
Le passe Navigo : + 4 %
Une hausse peut en cacher une autre. Alors que la SNCF a créé la polémique en annonçant le 26 décembre son intention d’augmenter de 2,6 % les billets plein tarif des TGV et Intercités au 1er janvier, le tarif des transports en Ile-de-France vont grimper eux aussi. Le 10 décembre, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) a arrêté une hausse moyenne de 2,9 %. L’abonnement Navigo des zones 1 et 2 augmente ainsi de 4,3 %, à 70 euros. Le carnet de 10 tickets plein tarif passe, lui, de 13,70 euros à 14,10 euros. Selon le gouvernement, l’augmentation des prix de la SNCF doit permettre d’« améliorer la qualité du service ». Au STIF, on justifie les nouveaux tarifs par un accroissement de 25 % des investissements pour le renouvellement et l’extension des réseaux.
Assurance habitation : + 2 % à + 5 %
 Pour la cinquième année consécutive, la progression des tarifs d’assurances se poursuit, à un rythme néanmoins inférieur à celui observé jusqu’alors. « Nous assistons à une décélération, mais dans tous les cas, habitation, santé ou automobile, la hausse moyenne est supérieure à l’inflation », relève Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet de conseil Facts & Figures. Les hausses devraient atteindre entre 0 % et 2,6 % pour l’automobile et entre 2 % et 3 % pour les complémentaires santé. Les assurances multirisques habitation, elles, coûteront de 2 % à 5 % plus cher. Une situation due à des vols et des dégâts des eaux plus fréquents : avec la crise, les larcins augmentent et les logements sont moins bien entretenus.
Electricité : une hausse encore à fixer
Le prix de l’électricité augmentera début 2015 après le relèvement de 1,9 % du 1er novembre. EDF, après une décision du Conseil d’Etat, doit en effet bénéficier d’un rattrapage au titre de l’année 2012. Par ailleurs, la Contribution au service public de l’électricité, qui finance les énergies renouvelables, les tarifs sociaux et la péréquation entre régions, progressera de 3 euros par mégawattheure (MWh), soit 18 %. Dès sa première intervention devant les parlementaires, le nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué que la situation d’EDF était « difficile », notamment en raison de son endettement. « S’il n’y a pas des augmentations de tarifs qui permettent d’engager les investissements qui sont nécessaires, nous aurons à faire des choix », a-t-il prévenu.
 Gaz : + 2 %
Le tarif réglementé du gaz naturel devrait augmenter de 1,8 % en janvier pour les particuliers, alors qu’il a légèrement reculé en 2014. Si le gouvernement n’avait fait qu’appliquer la formule de calcul actuelle, la Commission de régulation de l’énergie estime que le tarif aurait baissé de 0,6 % en raison de la chute des cours du pétrole sur lesquels les contrats d’importation du gaz restent en partie indexés. Mais le doublement de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel, liée à la lutte contre le changement climatique, a inversé la tendance.
Carburants : une chute contrariée
Situation similaire pour les carburants. Dans le sillage du repli des cours du pétrole, les prix à la pompe ont reculé de façon spectaculaire depuis quatre mois. Le gazole se vend en moyenne à 1,10 euro le litre, soit 17 % de moins qu’en juillet. Le mouvement pourrait se prolonger, dans la mesure où les cours du brut continuent à plonger. Mais la fiscalité sur le gazole, elle, va être alourdie de 4,4 centimes d’euro par litre à partir du 1er janvier.
Lire notre décryptage : Comprendre l’effondrement des cours du pétrole en 4 questions
Doliprane : – 2,5 %
Le Doliprane, l’antalgique préféré des Français, sera vendu 1,90 euro à partir du 1er novembre 2015, contre 1,95 actuellement. UPSA, le fabricant de l’Efferalgan, est aussi concerné par cette mesure qui vise à aligner le prix des marques sur celui des autres paracétamol. Cette baisse permettra à la Sécurité sociale de faire des économies : commercialisé par Sanofi, le Doliprane est l’un des médicaments les plus prescrits en France, avec 315 millions d’euros remboursés en 2013. D’autres médicaments sont dans la ligne de mire du gouvernement qui compte économiser 550 millions d’euros en 2015 en négociant des ristournes sur le prix des médicaments les plus prescrits comme les anticholestérol, les antiasthmatiques, ou encore les antihypertenseurs.
Note de la rédaction : dans la version initiale de cet article nous indiquions que le prix du Doliprane et de l’Efferalgan devait chuter de 42 % au 2 janvier 2015. En réalité, le coût pour le patient diminuera de 0,5 % le 2 janvier, puis de 2 % le 2 novembre, soit une baisse totale de 2,5 %. Le prix public TTC recule bien de 42 %, à 1,12 euro au 2 janvier. Mais à ce prix s’ajoute désormais l’honoraire du pharmacien (0,82 euro), facturé séparément.
Lire aussi : Pas de déflation pour les tarifs publics
Service économie Journaliste au Monde

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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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