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Bernard Maris, un humaniste, un penseur critique de l’économie dominante
Jusqu’à la fin des années 1980, Bernard Maris a été membre du Centre d’Etudes Juridiques et Economiques sur l’Emploi (CEJEE) à l’Université Toulouse 1, où il avait soutenu sa thèse en 1975 (La distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée) sous la direction du Professeur Jean Vincens. En 1984, il devient Maître de Conférences à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse (UT1-Capitole). En 1990, il rejoint le Laboratoire d’Etude et de Recherche en Economie de la Production (LEREP, devenu LEREPS en 1998 – Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes sociaux – avec l’arrivée de sociologues). Il y restera pendant huit ans.
C’est à cette époque qu’il obtient le prix du « meilleur économiste » décerné par le magazine Le Nouvel Economiste (1995). C’est aussi de cette période que date la relation étroite qui s’est établie entre Gilles Dostaler et notre laboratoire. Avec un sourire complice, Gilles aimait voir un signe entre Keynes, né l’année de la mort de Marx (1883), et Bernard et lui-même nés l’année de la mort de Keynes (1946). « Quel économiste de génie naîtra l’année de notre décès », aimait-il à ironiser. Gilles Dostaler a disparu en 2011 et Bernard Maris est mort assassiné le 7 janvier 2015 aux côtés d’autres journalistes de Charlie Hebdo à qui il consacra ses plus belles années.
Bernard Maris était un spécialiste de Keynes dont il partageait plusieurs idées : l’implication du chercheur, la responsabilité du discours scientifique, la performativité de l’économie. L’économie n’est pas une science amorale et apolitique qui se suffit à elle-même. La réflexion économique doit se nourrir de toutes les autres sciences (sociologie, histoire, anthropologie, psychologie …), mais aussi de l’art, de la littérature, bref de toutes les productions humaines. Il avait consacré en 2007 cette pluridisciplinarité en co-publiant avec une historienne, un anthropologue et une sociologue Gouverner par la peur.Pour lui, les questionnements de la psychologie et de l’économie se rejoignent, « l’accumulation inlassable du capital, le désir mortifère d’argent et la pulsion de mort sont intrinsèquement liés » (Capitalisme et pulsion de mort, écrit avec Gilles Dostaler). La rhétorique est essentielle (Petits principes de langue de bois économique, 2008). L’économie est politique et sociale (Antimanuels d’économie de 2003 et 2006, L’argent du riche et l’argent du pauvre, 1992).
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