Salariés et SDF : inacceptable !

Journal de la Fondation Abbé Pierre – Janvier 2015 –
Smicards, intérimaires, employés à temps partiel : leur fiche de salaire ne convainc pas les bailleurs Alors, après leur journée de travail, ils galèrent pour récupérer, dormir, vivre simplement.
imagesHFHOZPAJIls sont aujourd’hui des milliers à ne pas pouvoir se loger décemment faute de revenus suffisants pour rassurer les propriétaires. Certains trouvent refuge chez des proches, d’autres improvisent au jour le jour. Comme Simon Libébé, 52 ans, chauffeur routier. « Depuis que j’ai quitté ma compagne, je dors dans mon camion. Lorsque je ne supporte plus le bruit et l’exiguïté de la cabine, je m’offre une chambre d’hôtel, mais c’est exceptionnel. Mon dossier a été accepté par la commission Dalo (Droit au logement opposable) J’attends donc avec impatience le logement promis en mai dernier pour recevoir mes deux garçons. Afin de ne pas les traumatiser, je leur ai expliqué que j’habitais trop loin pour qu’ils viennent chez moi. Obliger de mentir à ses gamins, ce n’est pas agréable. »
C’est à sa mère que Jean-Mihel Bouillot, ouvrier intérimaire dans le bâtiment, tait sa précarité. « J’ai quitté la région parisienne pour travailler et gagner davantage, ce que je fais. Mais, si depuis quatre ans, un ami ne m’hébergeait pas sur sa péniche, je serais à la rue. Son bateau est spacieux, ancré près de la forêt, c’est agréable.  Cependant, à 40 ans, je voudrais avoir mon adresse, faire signe à ma mère, à mes sœurs et mes copains bordelais. C’est légitime, non ? »
Les patrons de Marianne, 31 ans, aide ménagère, ignorent qu’elle squatte une vielle caravane « Mon compagnon nous a mis à la porte ma fille de 9 ans et moi, en mars dernier. Je n’ai pas d’autre solution. Personne ne se bouscule pour héberger une maman seule avec une mini-paie. Je crois que pour offrir une vie plus agréable à ma petite, je vais la confier à ma mère, après Noël. C’est dur, mais elle aura une chambre, et pas la honte vivre en marge. »  
Victimes d’un système social en panne, ces personnes en souffrance craignent le jugement des autres et se taisent, par honte. Devenant quasi invisibles…
Les-enfants-premieres-victimes-de-la-precarite_referenceLes enfants, premières victimes de la précarité (Croix-Rouge Française)

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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