La Nouvelle République 05/04/2015
Le moulin de Moncé, à Saint-Firmin-des-Prés, fait peau neuve. Enfin, peau neuve mais à l’ancienne comme l’ensemble des restaurations dont il bénéficie depuis maintenant près de quinze ans.
C’est, en effet, en 1999 qu’Alain et Monique Godillon ont acquis l’ancienne ferme du château éponyme et son moulin. Après avoir mobilisé leurs premiers efforts pour le bâtiment qui allait devenir leur lieu d’habitation, ils ont consacré le plus clair de leur temps à la restauration de ce que beaucoup qualifient de « plus ravissant moulin de la vallée du Loir ».
Ravissant, il l’est sans discussion, à tel point qu’il ne déparerait nullement au hameau de la reine à Versailles. Mais, passionnant, il l’est plus encore !
L’archure et sa trémie recouvrant une paire de meules : gros plan sur l’ingénieux mécanisme permettant de régler le débit du grain. Quand la trémie était vide, la clochette sonnait.

Avant tout site industrieux, il conserve, intact, le souvenir de sa vocation originelle, la meunerie. N’ayant cessé cette activité que depuis un demi-siècle, le moulin est encore « habité » : nom des anciens meuniers peint au pochoir, décomptes des sacs de blé et de farine tracés à la craie sur le mur près des meules, brouette inégalement usée… Alain s’attache avec passion à conserver ces reliques.
Le petit local avec la porte ouverte contient encore les pompes qui, actionnées par la roue, montaient l’eau au château de Moncé.
Soucieux de contribuer à faire passer au moulin une époque supplémentaire, il soigne, une à une, les plaies du temps. « Nous avons commencé par l’intérieur, puis ce fut le tour des vannes et des passerelles avant d’attaquer les toitures. Nous en sommes aujourd’hui aux enduits extérieurs. Il restera encore l’abri de la roue avec un gros travail de charpente et de couverture. Enfin, il faudra replancher la roue. »
Les enfants accueillis
Cette restauration au long cours est tout sauf égoïste. Alain s’implique dans des structures tournées vers la valorisation du Loir, la défense des moulins et du petit patrimoine, mais il ouvre aussi souvent les portes de son moulin. « J’accueille avec plaisir les enfants des écoles ou centre de loisirs : ils découvrent les lieux, mais aussi ce que l’on y faisait avec deux galets et quelques grains de blé, le principe de la meule est vite expliqué ! »
Le moulin de Moncé, ouvert également aux kayakistes et sur demande aux associations, participera à la Semaine des rivières le lundi 1er juin, à 14 h 30. Renseignements monique.godillon@orange.fr
Cor. NR : Sylvie Foisset
Loir-et-Cher – Saint-Firmin-des-Prés, Vendôme