Une France 100% renouvelable : comment et à quel prix ?

Terraeco.net – 14/04/2015 –
Alors qu’un colloque sur les énergies renouvelables a  démarré mardi 14 avril, un rapport de l’Ademe, qui a failli rester caché, s’invite dans les discussions. Celui-ci dépeint un Hexagone à l’électricité 100% renouvelable. Comment ? Réponses en infographie.
fotointroblogUne France qui, dans trente-cinq ans, carbure à l’électricité 100% renouvelable n’a rien d’utopique. Le rapport Vers une France 100% renouvelable en 2050 (ici en pdf) commandé par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et révélé la semaine passée par Mediapart, livre un « travail exploratoire » précis et étayé, qui donne des raisons d’espérer. « C’est là notre rôle de précurseur, savoir questionner ce que l’on croit a priori impossible », a commenté Bruno Léchevin, le président de l’agence, en ouverture du colloque « Les énergies renouvelables dans le mix énergétique français » qui se tient ces 14 et 15 avril. Un rôle plus délicat qu’il n’y paraît. Quelques jours plus tôt, la présentation du rapport, pourtant annoncé comme « le point d’orgue » du rendez-vous, a été retirée du programme, sa publication repoussée de quelques mois. Ce report, révélé par Mediapart, est justifié tant bien que mal par l’Ademe qui soutient que l’« étude n’est pas terminée » malgré ses 120 pages, fruits de quatorze mois de travail et la mention « Rapport final » sur sa page de garde. Interrogée par Le Monde, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, se défend d’être « intervenue personnellement ».
ADEME         @ademe  : B. Lechevin: « comme nous l’avons affirmé, réaffirmé, cette étude (100% EnR) n’est pas terminée » 09:56 – 14 Avr 2015
A l’heure où le projet de loi sur la transition énergétique – qui prévoit simplement de faire passer la part des énergies renouvelables à 40% d’ici à 2030 – fait la navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat, l’Ademe prend ses précautions. Finalement contrainte de mettre en ligne ses travaux, elle précise que « cette étude n’a pas vocation à documenter directement une politique énergétique ». Ses conclusions ont tout de même de quoi bousculer les discussions. Principal enseignement du document : les limites régulièrement évoquées pour discréditer les énergies renouvelables n’en sont pas. Episodes sans vent ou sans soleil, moments de grand froid ou de sécheresse, tous les cas de figures ont été passés en revue par les auteurs de l’étude. Verdict ? A condition de limiter la consommation, de mixer les technologies et d’augmenter de manière maitrisée les flux d’électricité entre régions, un équilibre offre-demande pourrait être « atteint à toute heure de l’année ». Deuxième enseignement : se passer du nucléaire ne coûtera quasiment pas plus cher que de miser sur cette ressources pour 50% de l’électricité. Voilà comment.
Si En 2050 la France était 100% renouvelable, elle produirait son électricité grâce à… 
Sans titre
(Crédit photo : DR)
Pour atteindre 100% d’électricité renouvelable en 2050, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) mise gros sur l’éolien et notamment sur une nouvelle génération d’éoliennes qui « offrent une production accrue à des vitesses de vent plus faibles ». Conscients des problèmes d’acceptabilité sociale que peuvent poser ces installations, les chercheurs proposent des cas de figure alternatifs dans lesquels les énergies marines et les modules photovoltaïques sur toiture seront plus amplement développées.
Cela lui coûterait…
119 euros par mégawatheure : C’est le prix de l’électricité française en 2050 dans le cas d’un scénario 100% renouvelable.
2 euros par mégawatheure : C’est le surcoût par rapport à un scénario pour 2050 dans lequel les énergies renouvelables ne pèseraient que pour 40% du mix électrique, le nucléaire y contribuant toujours à 50%. Le coût serait alors de 117 euros par mégawatheure.
A titre de comparaison, l’électricité coûte actuellement 91 euros par mégawatheure.
Pour quelle occupation des sols ?
Selon les premières estimations de l’Ademe, un approvisionnement énergétique 100% renouvelables supposerait l’occupation, sur terre et en mer, de 18 500 km2. Les éoliennes terrestres s’étendraient sur 17 000 km2 (soit 3% du territoire métropolitain) mais, sur cette surface, seuls 170 km2 seraient artificialisés. De même, sur les 1000 km2 qui seraient occupés par les éoliennes en mer (soit 0,3% du domaine public maritime), la surface réelle monopolisée ne dépasserait pas 10 km2. Quant aux centrales photovoltaïques, leur implantation supposerait l’artificialisation de 25 km2. A titre de comparaison, l’Ile-de-France s’étend sur 12000 km2. Cela n’a rien d’exceptionnel, il suffit de voir ce que nos voisins allemands ont fait en quinze ans dans ce domaine.
Note :  Depuis 2006, ENERCOOP fournit de l’électricité d’origine renouvelable (zéro nucléaire) à 22 000 clients dans toute la France en s’approvisionnant exclusivement auprès de petits producteurs membres de la coopérative. 01Enercoop est le seul fournisseur d’électricité à s’approvisionner directement et à 100% auprès de producteurs d’énergie renouvelable (solaire, éolien, hydraulique et biogaz). Ses bénéfices sont réinvestis dans les énergies renouvelables. Il est le seul fournisseur d’électricité sous forme coopérative. Reconnu d’Utilité Sociale et d’Intérêt Collectif, Enercoop est également agréé par l’État comme Entreprise Solidaire.

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
Cet article, publié dans Energie, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.