Le mal-logement et les exclusions en France, une situation qui empire !

Journal trimestriel de la Fondation Abbé Pierre  » Et les autres ? « – avril 2015 –
mal-loge-dessin-franceChristophe Robert, délégué général de la Fondation rappelle : « Actuellement en France, 3,5 millions de personnes sont ensituation de mal-logement, sachant que le nombre de sans domicile fixe a augmenté de 44% en 10 ans. Ces personnes se heurtent à des barrières infranchissables, se perdent dans des dédales administratifs et se trouvent dans l’incapacité d’accéder à des dispositifs prévus pour elles. Résultat, des familles, souvent avec des enfants, se retrouvent à la rue, dans des squats, des bidonvilles, des hôtels meublés, des caravanes… » 
Accès au logement : trop de verrous
Près de 150 000 personnes sont sans domicile fixe. Dans les centres d’hébergement d’urgence, sur les listes d’attente de logement social, dans les hôtels, combien font l’impossible pour échapper à la rue ? Avec énergie et détermination, elles affrontent cette crise du logement devenue incontrôlable. Nous devons les entendre.
Le logement social en 2014
En France, on comptait   1 800 000 demandeurs de logements sociaux
467 000 logements sociaux ont été attribués de juillet 2013 à juillet 2014
28 449 logements très sociaux ont été financés  
1 demande d’hébergement social d’urgence sur 2 reste aujourd’hui sans réponse, alors qu’il s’agit d’un droit inscrit dans la Loi. 55 000 ménages reconnus prioritaires Dalo ne sont pas encore relogés, 8 ans après le vote de la Loi.
Le nombre d’appels au 115 a progressé de 10% entre l’hiver 2013 et l’hiver 2014 23 000 familles de plus qu’en 2013 ont appelé le 115
Le nombre de personnes sans domicile a augmenté de près de 50% en France depuis 2001. 141 500 adultes et enfants étaient sans domicile fixe en 2012.
1 personne sur 20 s’est retrouvée sans logement personnel au cours de sa vie, soit 2,5 millions de personnes (Insee juillet 2013)
Expulsions : l’épée de Damoclès 
La loi Alur, dite loi Duflot, a été votée en 2014. Elle devait, notamment, prévenir au maximum les expulsions locatives. Mais pur des milliers de familles, la fin de la trêve hivernale signe le retour de l’incertitude, des nuits blanches, de l’angoisse…
Prévenir les expulsions, encore…
Depuis le 1er avril les expulsions locatives ont repris. Des expulsions dues avant tout à la précarité croissante de la population la plus fragilisée : mamans seules, chômeurs en fin de droit, personnes isolées, malades. Les offres d’hébergement insuffisantes, l’augmentation des loyers et des charges aggravent une situation déjà tendue. Chaque année, avant et après la trêve hivernale, des drames se nouent. Ainsi, en octobre dernier, à La Rochelle, une dame de 64 ans s’est suicidée la veille de son expulsion. Pour éviter d’en arriver là, la Fondation Abbé-Pierre ouvrait sa plateforme téléphonique, « Allô Prévention Expulsion ». Depuis, 8600 ménages l’ont contactée. Afin d’être conseillés, épaulés, ils ont été orientés vers l’un des 500 relais, organismes et associations avec laquelle la Fondation est en relation. Non l’expulsion n’est pas une fatalité ! Si quelqu’un de votre entourage risque l’expulsion, communiquez lui le numéro de la Plateforme « Allô Prévention Expulsion » : 0810 001 505 avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons tous un devoir de solidarité.

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A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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