Vivre ensemble – Et si on commençait par être poli ?

La Nouvelle République 20/08/2015
De plus en plus souvent sollicités par leurs administrés, les maires sont confrontés à l’éternel problème des incivilités. Témoignages.
Vous savez que vous me cassez les couilles avec vos conneries ? Un an après, Pierre Louault, le maire de Chédigny n’en est pas encore revenu. D’abord parce qu’il ne s’attendait guère à ce qu’une jeune fille de 15 ans emploie une expression aussi… virile ; ensuite, parce qu’il estimait que quand on est surpris en train de « descendre » les vitres d’une salle des fêtes, on pouvait avoir au moins la pudeur de faire profil bas.
Les incivilités ! Un sujet de discussion inépuisable. A longueur de bulletins municipaux, les communes se fendent d’éditos vengeurs ou à vocation pédagogique avec des résultats qui restent à démontrer.
Dans le cas de Chédigny, on n’est déjà plus vraiment dans le cadre « de ces manquements aux règles élémentaires qui permettent de vivre en société » pour reprendre l’expression de Marie-France Baucher, première adjointe à Nazelles-Négron, on flirte déjà avec la petite délinquance.
 » Le vivre ensemble c’est comme le fair-play dans le sport « 
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« Dans nos campagnes pendant l’été, il s’agit souvent de jeunes de l’extérieur qui entraînent des gamins du coin. On a tous fait des bêtises, le problème, c’est que pas plus le maire qu’un autre n’a aujourd’hui le droit de faire la moindre remarque », poursuit Pierre Louault.
Président de l’Association des maires, il fait remonter les remarques de ses collègues et constate qu’« aujourd’hui, les choses sont devenues plus compliquées dans la 3e couronne. »

Un bel exemple d?incivilité.

A Loches, le maire de la commune ne constate pas vraiment une augmentation des incivilités « mais une déresponsabilisation du citoyen. Ce qui est un peu nouveau, c’est que la police municipale a de plus en plus de mal à leur rappeler les bons usages dans la mesure où leur autorité est de plus en contestée », déplore Marc Angenault.

Le quartier n'en est pas à sa première incivilité.

A Nazelles-Négron, les feux interdits, les poubelles non rentrées, les trottoirs non balayés par les riverains, les crottes des canidés exposées sur la voie publique ont contraint la mairie à prévoir dans son bulletin bimestriel une rubrique entièrement consacrée à ces manquements aux règles du vivre ensemble. « On vient d’ouvrir un jardin multigénérationnel, on va faire en sorte que les gens prennent tout de suite de bonnes habitudes », prévient Marie-France Baucher.
C’est aussi le sens de « l’édito » de Marie-France Beaufils dans le numéro de juin de « Clarté ». La sénatrice-maire de Saint-Pierre-des-Corps estime que « dans une ville, le vivre ensemble, c’est comme le fair-play dans le sport. La règle est indispensable, mais il faut aussi du respect si on veut que ça marche et que la partie soit belle. »
A bon entendeur, salut
Propos recueillis par Philippe Samzun
Indre-et-Loire

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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