Médicaments : 4 ordonnances sur 10 potentiellement dangereuses pour les personnes âgées

Que Choisir – octobre 2015 – par Alcyone Wemaere / et Virginie Salmen
OVERDOSE – L’UFC-Que Choisir s’alarme du nombre d’ordonnances potentiellement dangereuses pour les personnes âgées.
Prescrit-on trop de médicaments à nos seniors ? Oui, d’après l’UFC-Que Choisir qui a passé au crible près de 350 ordonnances de personnes de plus de 75 ans. 4 ordonnances sur 10 collectées par l’association pour cette enquête se sont révélées potentiellement dangereuses pour une personne âgée. L’UFC-Que Choisir appelle donc à la « déprescription ».

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350 ordonnances passées au crible. Pour mener son enquête, l’association de défense des consommateurs a lancé un appel pour recueillir des ordonnances de personnes de plus de 75 ans. En tout, 347 ordonnances lui sont parvenues.
Jusqu’à 21 médicaments pour un patient. Les ordonnances reçues contenaient en moyenne 8,6 médicaments mais l’une d’elle en prescrivait 21 ! « A ces niveaux de prescription, les médecins sont-ils encore en mesure de s’assurer que chaque médicament est justifié et n’est pas plus dangereux que bénéfique ? », s’interroge l’association.
4 ordonnances sur 10 dangereuses. En tout, 40 % des ordonnances contenaient un médicament déconseillé aux personnes âgées. Parmi ces médicaments, il y a des somnifères, par exemple. Ils aident, certes, à dormir mais causent aussi souvent des somnolences en pleine journée aux patients âgés qui font parfois des chutes très sévères.
Une responsabilité partagée. Le diagnostic : les médecins font parfois des copier-coller de l’ordonnance précédente. Or, avec le temps, certains traitements deviennent plus dangereux que bénéfiques. Mais il y a aussi les patients eux-mêmes qui ne supportent pas qu’on leur enlève un comprimé.
Pour la spécialiste santé de l’UFC Que choisir, Perrine Vennetier, la prise de conscience est essentielle : « quand le médecin dit ‘ce médicament-là, ça fait longtemps, il faudrait peut être diminuer la dose’, il ne faut pas se braquer », recommande-t-elle.  Il est aussi possible d’aborder la question pour un proche qui prend beaucoup de médicaments en demandant à alléger l’ordonnance.
L’objectif : « déprescrire » . Championne d’Europe de la consommation de médicaments, la France doit revenir à la raison, estime l’association. Car la surprecription est non seulement dangereuse mais coûteuse : on dépense près de 34 milliards d’euros chaque année rien qu’en médicaments.
Pour en finir avec les mauvaises habitudes, l’association demande donc que la « déprescription » soit incluse dans les critères de rémunération à la performance des médecins.
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