C’est une volte-face qui sonne comme un revers. La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell a annoncé lundi dans un communiqué qu’elle allait cesser ses activités de forage au large des côtes de l’Alaska, lesquelles avaient suscité l’ire des groupes de défense de l’environnement.
Motif invoqué : les résultats des travaux menés sur l’un de ses puits d’exploration de gaz et de pétrole se seraient révélés décevants, rapportent The Atlantic et The Washington Post. Ce revirement est d’autant plus inattendu que la major a passé huit ans à ferrailler – et déboursé plus de 7 milliards de dollars – pour obtenir le droit de prospecter dans les mers des Tchouktches et de Beaufort, zone de l’Arctique réputée particulièrement riche en hydrocarbures, rappelle l’International Business Times, chiffres à l’appui.
Ce retrait inopiné devrait lui coûter près de 2,6 milliards de livres sterling (environ 3,5 milliards d’euros), précise la BBC. Pourquoi Shell a-t-elle finalement renoncé à ses ambitions ? Le New York Times évoque un faisceau de facteurs : des coûts logistiques élevés, un environnement hostile (le temps y est souvent inclément) et l’opposition des associations écologistes.
A cela s’ajoute la chute continue des cours de l’or noir – et, partant, de la rentabilité des opérations d’exploitation –, le prix du baril de brut étant aujourd’hui inférieur à 50 dollars, contre 110 dollars il y a quinze mois. Une baisse sensible qui, par ricochet, a provoqué celle du prix des actions dans l’ensemble du secteur, souligne Quartz.
Cité par le Guardian, John Sauven, le PDG de Greenpeace UK, s’est réjoui du fait qu’en dépit de ses milliards Shell ait subi une « défaite totale ». Son espoir désormais ? Que le président Barack Obama mette à profit ses derniers mois de mandat pour barrer la route de l’Arctique américain à toute compagnie pétrolière qui serait tentée, d’une manière ou d’une autre, de prendre la relève de Shell.
Le Monde 30/09/2015
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Frédéric Baylot
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