La Nouvelle République 19/12/2015
Critiques en interne de plus en plus virulentes, sondages en berne, offensive des socialistes pour séduire les centristes du parti : après des régionales en demi-teinte pour Les Républicains, Nicolas Sarkozy voit son leadership remis en cause à moins d’un an de la primaire pour 2017.
L’image, qui a tourné en boucle sur les chaînes d’information jeudi, a dû irriter l’ex-chef de l’Etat : François Hollande et Xavier Bertrand se donnant du « Monsieur le président », lors de l’inauguration d’un monument commémorant la fraternisation entre soldats français et allemands de la Première guerre mondiale à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais).
Le même jour, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS qui présentait son projet d' »alliance populaire » et lançait un appel en faveur d’un « bloc républicain » allant des centristes de droite aux socialistes, dont son parti serait le pivot.
Il faut « sortir du climat de guerre civile entre politiques », lui a fait écho M. Bertrand. Lundi soir, en annonçant qu’il se retirait de la course à la primaire (où les sondages le plaçaient entre 1 et 2% d’intentions de vote), il avait dénoncé le « spectacle » donnée par sa famille politique après les régionales. « Mais mon Dieu! Qu’ils se réveillent ou alors on va vers une catastrophe politique! », avait-il averti.
Quant à l’autre président régional LR à devoir sa victoire à l’apport des voix de gauche, Christian Estrosi (Provence-Alpes-Côte-d’Azur), à la réputation très droitière et honni par la gauche, il semble avoir changé son fusil d’épaule.
« Nicolas Sarkozy est un ami, je le respecte. Mais contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN », a déclaré ce fidèle de l’ancien chef de l’Etat.
« Estrosi et Bertrand, il va falloir qu’ils dessoûlent »
« Bertrand et Estrosi, il va falloir qu’ils dessoûlent », a lâché le président des Républicains devant des proches.
Alors même que la droite alliée au centre a remporté sept régions sur treize, contre cinq à la gauche, l’ex-chef de l’Etat, pris en étau entre le FN et la gauche qui l’accuse de labourer en terres frontistes avec ses déclarations sur l’immigration ou l’identité nationale, ne bénéficie pas de la victoire de son camp.
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Sarkozy s’est résolu cette semaine à remplacer sa numéro deux Nathalie Kosciusko-Morizet en désaccord sur de nombreux points par Laurent Wauquiez, vainqueur en Rhône-Alpes-Auvergne et nettement plus à droite.