Humanitaire – la fin des illusions ? « Assistance mortelle » : les dérives de l’aide

La lettre d’information de l’IRIS N°576 / contact@iris-france.eu
12 janvier 2010 : un séisme dévaste Haiti et fait plus de 230 000 morts. Aussitôt, les ONG internationales affluent dans le pays. Cinq ans plus tard, Haïti dépend toujours de l’aide internationale.
Comment empêcher l’instrumentalisation de l’humanitaire à des fins diplomatiques ou économiques ?
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A Haïti, un homme se lave les mains grâce à une solution de la Croix Rouge • Crédits : Allison Shelley – Reuters
12 janvier 2010 : un séisme de magnitude 7,3 dévaste Haiti et entraîne la mort de plus de 230 000 personnes. Les images du plus pauvre pays du continent américain ravagé par le tremblement de terre sont apocalyptiques. Aussitôt, l’aide internationale se mobilise. Des milliers d’ONG lèvent des fonds et affluent sur l’île pour parer au plus urgent puis, rapidement, pour « reconstruire » le pays. Des milliards de dollars sont promis à Haiti et Bill Clinton, nommé représentant spécial des Nations unies, s’engage personnellement.
Cinq ans plus tard, le bilan est catastrophique.  La gabegie et l’absurdité des projets de reconstruction est telle qu’Haïti devient le symbole même du désastre humanitaire. Les ONG sont accusées de paternalisme, de néo-colonialisme  le doute est instillé.
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La Croix-Rouge américaine est accusée d’avoir mal utilisé les dons reçus. • Crédits : Croix Rouge américaine – Maxppp
Les leçons de cet échec ont-elles été tirées au Népal, secoué lui-aussi par un séisme le 25 avril 2015 ? 9 mois après, où en est la reconstruction du pays ? Quelle aide les ONG peuvent-elles apporter aux Népalais alors même que la stabilité politique du pays laisse encore à désirer ?
Plus largement, 150 ans après la naissance du Mouvement international de la Croix Rouge, faut-il réformer un système humanitaire de plus en plus montré du doigt ? Faut-il aller vers une « désoccidentalisation » des ONG internationales  ?  Comment empêcher l’instrumentalisation de l’humanitaire à des fins diplomatiques ou économiques ?
Intervenants :
Stéphanie Stern : chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
Boris Martin : rédacteur en chef de la revue Humanitaire
Lora Wuennenberg : Directrice du bureau de l’ONG CARE au Népal

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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